Ceci est un communiqué de l’association « Les Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon » publié à l’occasion du 27è sommet Afrique-France que vient d’accueillir le Mali, les 13 et 14 janvier 2016.
Au moment où François Hollande se rend à Bamako au Mali pour faire ses adieux à l’Afrique, nous éprouvons les plus grandes inquiétudes sur les suites de l’instruction de l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, envoyés spéciaux de Radio France Internationale le 2 novembre 2013 à Kidal au nord Mali. Les assassins courent toujours et la volonté des autorités de l’Etat Français de faire œuvre de justice apparait quasi inexistante.
Les déclarations de François Hollande recueillies dans le livre « Un président ne devrait pas dire ça » (F. Lhomme et G. Davet, Stock), les révélations contenues dans le livre « Erreurs fatales » (V. Nouzille, Fayard), les analyses du journal Le Monde sous le titre « Comment Hollande autorise l’exécution ciblée de terroristes » (5 janvier 2017) semblent indiquer que le pouvoir a choisi l’élimination des suspects plutôt que leur traduction en justice.
Nous avions dénoncé en son temps ce risque d’une clôture du dossier d’instruction par l’élimination physique des suspects. En effet la collaboration de l’armée avec la justice est quasi nulle.
Le ministre de la Défense, lui-même, Jean-Yves Le Drian refuse de s’expliquer sur l’accusation qu’il a portée à trois reprises en mars 2016 selon laquelle les deux journalistes ont été « trahis ». Par qui, Monsieur le Ministre ? Pourquoi ce refus de répondre ?
Le chef de l’Etat a également déclaré, le 7 novembre 2013, soit cinq jours seulement après le drame de Kidal aux deux auteurs du livre « Un président ne devrait pas dire ça… : « On a le cas Lazarevic, sans doute détenu par ceux qui ont tué les deux journalistes [Ghislaine Dupont et Claude Verlon] et qui auraient tué Verdon. » On sait que Lazarevic a passé plusieurs jours de détention avec certains otages d’Arlit ce qui veut dire que les ravisseurs de Lazarevic, ceux d’Arlit et ceux de Ghislaine et Claude agissaient de concert.
Or, depuis trois ans, l’exécutif a nié catégoriquement le moindre lien entre la tragédie de Kidal et les prises d’otages préceédentes, notamment celle des « quatre d’Arlit », libérés le 29 octobre 2013, quatre jours avant l‘assassinat de Ghislaine et Claude.
C’est pourquoi nous dénonçons et ne cesserons pas de dénoncer le « silence d’Etat » entretenu dans l’affaire de l’assassinat de Ghislaine et Claude.
« Les Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon »
(Association membre de l’AFVT.org)