Alors que le Niger s’apprête à faire sa première prière du vendredi, sans Mohamed Bazoum qui, à mi quinquennat, est toujours privé de ses mouvements suite au coup d’Etat, – le ministre nigérien des Affaires étrangères parle plutôt, de «tentative» -, de ce mercredi 26 juillet, l’inquiétude gagne en intensité au sein d’une partie de la population, prise pour cible par des manifestants. Ces individus, incontrôlés selon certains, mais manipulés par la désormais ancienne opposition, à en croire les militants du désormais ancien parti au pouvoir, sèment le chaos à tout va. Ils s’en prennent sans ménagement, à tout symbole et tout militant du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme, le PNDS-Tarraya de l’ancien président Mahamadou Issoufou et de Mohamed Bazoum qui, selon certaines sources, n’a toujours pas accepté de signer sa démission. Tout y passe, du siège du parti incendié, aux véhicules des militants vandalisés et brûlés, sans oublier le passage à tabac en règle, d’hommes et femmes qui se réclament du PNDS.
Les nouvelles autorités qui ont annoncé avoir pris le pouvoir pour mettre fin à la «mauvaise gouvernance économique et sociale» doivent s’ériger contre cette vendetta injustifiée qui ne dit pas son nom et risque fort de creuser, si ce n’est déjà fait, un abyme entre Nigériens et…Nigériens. Pourtant, les dirigeants d’aujourd’hui, qu’ils soient du Niger ou d’ailleurs, doivent plutôt être des experts en construction de pont entre leurs concitoyens, et contribuer ainsi à cimenter la cohésion nationale et le sentiment du vivre-ensemble. L’autre tâche urgente, c’est de renforcer la lutte contre le terrorisme bien menée jusqu’à présent, à écouter les analystes en la matière, par les forces armées nigériennes et leur chef suprême, maintenant «déchu», selon le mot des militaires, Mohamed Bazoum.
Les militaires l’ont dit dans leur déclaration, ils ont pris leur responsabilité face à la «dégradation de la situation sécuritaire». Ils sont tous des hommes de terrain et n’auront donc aucun droit à l’erreur, avec les élites dont peut s’enorgueillir l’armée nigérienne. Jusqu’à preuve de contraire, cette armée nigérienne a fait, et fera sans doute, ses preuves dans le combat sans répit contre l’hydre terroriste.
La parole d’honneur étant reconnue comme vertu cardinale dans l’armée et encore plus chez les officiers supérieurs, les généraux et colonels qui ont déclaré avoir pris le pouvoir et ont affiché leur volonté de veiller au respect de l’intégrité physique et morale des anciens dirigeants, ne doivent pas faillir dans cette tâche. Une oeuvre qui est d’ailleurs facilitée aux militaires, par la communauté internationale, dont la CEDEAO, l’UA, l’UE, les Etats-Unis et la Russie, pour ne citer que ceux-là, qui demande la libération rapide du président Mohamed Bazoum et de tous ceux qui sont entre leurs mains.
En tout cas, le Niger se retrouve une fois de plus à la croisée des chemins et l’espoir est grand que ses fils et filles sauront, une fois de plus, rester focus sur ce qui les unit, c’est-à-dire l’amour de la patrie, qui doit transcender ce qui les divise, c’est-à-dire le venin de la haine que tentent de leur inoculer certains de l’intérieur ou de dehors.
Par Wakat Séra