Des centaines de migrants ont été tués, depuis l’année dernière, en Arabie Saoudite, selon un rapport de Human Rights Watch (HRW) daté du lundi 21 août 2023. Tous de nationalité éthiopienne, ils tentaient de rentrer dans le royaume par la frontière avec le Yémen.
Des centaines de ressortissants éthiopiens ont été tués, en 2022, en Arabie saoudite, selon l’Organisation non gouvernementale (ONG), Human Rights Watch (HRW).
Dans un rapport publié, le lundi 21 août 2023, l’ONG dénonce la situation de beaucoup d’Éthiopiens à la frontière du Royaume saoudite qui relie la Corne de l’Afrique au Golfe en passant par le Yémen.
«Les autorités saoudiennes tuent des centaines de migrants et de demandeurs d’asile dans cette zone frontalière reculée, à l’abri du regard du reste du monde», a déclaré dans un communiqué le spécialiste des migrations à HRW, Nadia Hardman.
Le meurtre «généralisé et systématique» des migrants éthiopiens pourrait être l’objet de poursuite pour crime contre l’humanité, soutient le rapport de 73 pages.
Sur des entretiens cueillis auprès de 38 migrants ayant tenté de pénétrer en Arabie saoudite depuis le Yémen, en effet, l’ONG américain évoque la présence d’«armes explosives» dans les maisons de détention, des «tirs à bout portant» de la part des garde-frontières saoudiens, entre autres.
Ces derniers, toujours selon des témoignages, demandent aux Éthiopiens «sur quelle partie de leur corps, ils préféreraient que l’on tire». De leur côté, des rescapés ont raconté comment ils ont été emmenés dans des camps de détention puis frappés à coups de pierre.
Un jeune homme a aussi affirmé, poursuit ledit rapport, avoir été forcé de violer deux filles de 15 ans pour ne pas être exécuté.
En rappel, l’année dernière, des experts de l’Organisation des Nations Unies ont fait état d’ «allégations préoccupantes» selon lesquelles «des tirs d’artillerie transfrontaliers et des tirs d’armes légères par les forces de sécurité saoudiennes ont tué environ 430 migrants» dans le sud de l’Arabie saoudite et le nord du Yémen. Une hécatombe qui ne concernait que les quatre premiers mois de l’année 2022.
Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)
