Après l’ambassadeur de France déclaré persona non grata, plusieurs autres lettres demandant à des ambassadeurs de quitter le Niger sous 48h circulent. Ces correspondances, que le service de communication du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) qualifie de fausses, sont adressées aux Etats Unis, l’Allemagne, le Nigeria et la Côte d’Ivoire. Selon certains médias, l’authenticité de ces lettres avaient été préalablement confirmée.
Une série de lettres d’expulsions d’ambassadeurs circulent. Après la France, plutôt dans la journée du vendredi 25 août 2023, des correspondances donnent 48 heures à l’ambassadrice américaine, Kathleen Fitzgibbons, pour quitter le territoire nigérien. La même demande a été faite, dans la soirée, à l’ambassadeur du Nigeria, celui d’Allemagne et de la Côte d’Ivoire.
Toutes ces correspondances qui ont la même teneur, donnent comme raisons le refus de ces ambassadeurs de répondre à l’invitation du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’extérieur, pour un entretien le vendredi 25 août 2023 et d’autres agissements des gouvernements de ces pays qui seraient contraires aux intérêts du Niger.
Parmi ces lettres d’expulsion, seule celle adressée à la France est considérée comme authentique, selon le service de communication du CNSP.
Cette décision du CNSP intervient dans un contexte de crise politique provoquée dans le pays à la suite du coup d’Etat du 26 juillet dernier qui a renversé le président élu, Mohamed Bazoum. Depuis lors, les militaires au pouvoir avec à leur tête, le général Abdourahamane Tiani, se sont mis la communauté internationale ainsi que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à dos, elles qui demandent un retour impératif à l’ordre constitutionnel normal avec le rétablissement du président démocratiquement élu dans ses fonctions.
Les négociations ou toute autre initiative entreprises pour aboutir à une résolution pacifique de cette crise, ne font pas véritablement bouger les lignes dans ce sens alors que la menace de l’intervention militaire au Niger est toujours brandie par la CEDEAO, bien que cette option ait été décriée et déconseillée par plusieurs pays. Le bout du tunnel, semble, lui, loin tant les crispations entre militaires au pouvoir et l’organisation sous régionale sont de plus en plus grandes.
Par Siaka CISSE