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Des militaires burkinabè iront au Niger

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Image illustrative d'un militaire burkinabè

Les députés de l’Assemblée législative de Transition (ALT) ont voté, ce mardi 19 septembre 2023, à l’unanimité, le projet de loi portant autorisation d’envoi d’un contingent militaire burkinabè au Niger. La durée de la mission est de trois mois, renouvelable, selon les dispositions de la nouvelle loi adoptée en présence du ministre en charge de la Défense nationale et d’autres membres du Gouvernement.

Le parlement burkinabè a donné son quitus au gouvernement de Transition pour l’envoi d’un contingent militaire burkinabè au Niger. Ce projet de loi qui avait été adopté le 30 août dernier en conseil des ministres, a été voté, ce mardi 19 septembre, à l’unanimité par les 71 députés de l’Assemblée législative de Transition (ALT) au cours d’une séance plénière.

Les députés donnent leleur OK au Gouvernement pour l’envoi de contingent militaire burkinabè au Niger

La loi compte quatre articles. L’article 1 porte sur l’autorisation de l’ALT donnée au Gouvernement burkinabè en vue de l’envoi du contingent militaire au Niger. L’Article 2 traite de la mission dévolue au contingent. Selon les dispositions de cet article, le contingent dont le nombre exact n’a pas été précisé aura pour mission d’ »apporter une assistance militaire en cas d’agression ou de déstabilisation armée extérieure contre le Niger ».

L’Article 3, lui, fixe la durée de la mission. Cette durée est de trois mois, renouvelable, à compter soit de la date effective d’envoi ou de la date du début de l’intervention de la CEDEAO. Il précise toutefois que toute prolongation au-delà de six mois doit être préalablement approuvée par l’Assemblée législative de Transition. L’article 4 porte sur la formule exécutoire et dit que cette loi sera exécutée comme loi de l’État.

Contribuer à lutter contre  le terrorisme au Burkina Faso

Le ministre en charge de la Défense nationale, Colonel-Major Kassoum Coulibaly, a défendu cette loi, soutenant que le déploiement d’un contingent militaire burkinabè au Niger «participera à la lutte contre le terrorisme au Burkina Faso». «Cela permettra d’avoir un point d’appui en profondeur du Niger pouvant permettre au Burkina de lutter contre les terroristes qui se réfugient souvent dans ce pays voisin», a ajouté le ministre.

Interrogé par les députés sur la question de savoir si le Gouvernement de Transition a les moyens de mener la lutte sur deux fronts, le Colonel-Major a d’abord indiqué qu’il s’agira d’une mutualisation des capacités et aptitudes à faire front commun contre le terrorisme. «Il ne devrait pas s’agir de déployer des centaines ou milliers de combattants au Niger», a-t-il poursuivi, mais qu’il pourrait s’agir tout simplement d’une assistance visant à combler certains vides capacitaires et de surtout briser les frontières pour réaliser cette continuité de l’espace de manœuvre des forces combattantes.

Ministre de la Défense, le Colonel-Major Kassoum Coulibaly

Quant au financement du contingent, le chef du Département de la Défense nationale a rassuré que le coût financier de ce contingent s’inscrit dans le coût des opérations de sécurisation du territoire national.

«Nous ne cherchons pas à agresser quelqu’un».

Le ministre a indiqué que cette nouvelle loi ne nourrit pas une ambition belliciste mais a pour objet de préserver la paix. «Nous ne cherchons pas à agresser quelqu’un. Ce que nous recherchons, c’est la paix. (…) Nous agirons toujours en cas de légitime défense», a laissé entendre le Colonel-Major Kassoum Coulibaly.

«Ce qui touche à la sécurité du Niger touche fondamentalement à la sécurité du Burkina Faso», avait déclaré le ministre de la Défense, après l’adoption du projet de loi en conseil des ministres le 30 août dernier. Il l’a réaffirmé ce mardi, soulignant que la paix dans ces trois pays du Sahel, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, «passera obligatoirement par ce don de main entre ces Etats, par cette solidarité d’agir ensemble».

À la suite de l’adoption de ce projet de loi, les modalités d’envoi du contingent vont être définies par les gouvernements des deux pays.

Par Siaka CISSE