Le Tournoi des Communautés pour l’intégration est une compétition de football organisée entre huit communautés étrangères vivant au Burkina Faso. Sa première édition qui a connu son apothéose, ce samedi 23 septembre 2023, sur le terrain Siguian Arena à Ouaga 2000, a été remportée par l’équipe du Bénin qui a battu celle du Mali aux tirs au but sur le score de 3-2. Ce coup d’essai a été «un coup de maître» , s’est réjoui le promoteur du tournoi Abel Azounhandé, remerciant les différents partenaires qui ont soutenu l’initiative.
Promouvoir le vivre ensemble et la cohésion sociale entre les différentes communautés étrangères vivant au Burkina Faso, et ce à travers le football, le sport roi. C’est tout le sens du Tournoi des Communautés pour l’intégration, à en croire son promoteur Abel Azounhandé. «Nous traversons une situation particulière au Burkina (…) et pour moi, les communautés étrangères qui vivent ici ont également le devoir de contribuer», pense le promoteur. «La situation actuelle demande que nous puissions adapter nos différents comportements à la réalité du terrain. C’est en cela que nous avons sollicité l’Organisation internationale pour la migration (OIM) pour apporter sa pierre, sensibiliser ces communautés étrangères qui sont sur le sol burkinabè afin qu’elles puissent réadapter leurs comportements à la situation réelle du terrain et qu’ensemble nous puissions lutter contre l’ennemi commun qui est le terrorisme», a expliqué M. Azounhandé.
La première édition de cette compétition de football a connu la participation de huit communautés étrangères vivant au Burkina Faso. Il s’agit du Bénin, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger, de la République centrafricaine, du Tchad et du Togo. Cette première édition a connu son apothéose, le samedi 23 septembre, avec la finale qui s’est jouée entre le Bénin et le Mali sur le terrain Siguian Arena à Ouaga 2000.
L’évènement, de par son importance, a mobilisé du monde dont un représentant du ministre burkinabè en charge de l’Intégration africaine, un du ministre en charges des Sports, respectivement patron et président de la cérémonie. Le chef de canton de Falagountou, El Hadj Boureima Issa Maïga, le consul honoraire du Bénin au Burkina, Honorat Zodjihoue, l’ancien député maire de Houndé, Boureima Dissan Gnoumou, étaient aussi parmi les personnalités présentes à la finale du jour qui a mis aux prises l’équipe du Mali et celle du Bénin, toutes les deux poussées par leurs supporteurs.
La rencontre, elle, s’est jouée en deux fois 15 minutes avec le coup d’envoi donné par les Maliens. Très entreprenants, les Béninois vont s’offrir la première vraie situation du match avec un penalty obtenu, mais qui n’a pas été transformé par le tireur béninois qui a raté son geste technique. La punition sera immédiate. Dans la foulée du penalty manqué, l’équipe béninoise a concédé l’ouverture du score. Suite à une erreur du dernier rempart béninois, le Mali a pris l’avantage contre le cours du jeu, car jusque-là c’est le Bénin qui dominait le match avec de vraies situations qu’il s’est créé.
L’équipe béninoise a continué à pousser et a obtenu un deuxième penalty. Mais encore une fois, celui-ci sera manqué, les tireurs béninois n’ayant visiblement pas de réussite dans cet exercice où ils ont manqué d’adresse et de précision. Les deux équipes vont se rendre coup pour coup et la réussite va enfin frapper à la porte des Béninois. Sur la dernière action, aux derniers instants du match, ils ont marqué le but égalisateur qui a permis de rétablir la parité entre les deux équipes.
Sans prolongations, les deux formations sont allées aux tirs au but. Cette séance a été interminable, beaucoup de tireurs ayant raté leurs tentatives. Au terme de l’exercice, le Bénin est sorti vainqueur. Sur neuf tentatives, les Béninois ont réussi trois contre deux pour les Maliens.
La première édition du Tournoi des Communautés pour l’intégration a ainsi été remportée par le Bénin devant son consul honoraire présent au Burkina, Honorat Zodjihoue, co-parrain de cette édition. «C’est une très grande joie pour moi de participer à cette rencontre où je vois mon équipe le Bénin qui a gagné», s’est réjoui le diplomate, pour qui cette initiative envoie un «message d’union, de fraternité, de vivre ensemble», affirmant que «c’est l’Afrique qui gagne».
Le parrain Boureima Dissan Gnoumou, ancien député maire de Houndé a aussi salué l’initiative du promoteur. «Nous sommes dans un contexte d’insécurité très poussé, lorsque les communautés vivant au Burkina Faso se retrouvent autour du sport pour pouvoir magnifier ce vivre ensemble, c’est une chose à promouvoir et à encourager, c’est cela qui m’a motivé à m’associer à ce tournoi», a déclaré le parrain.
Le représentant du ministre en charge de l’Intégration africaine, patron de l’évènement, a félicité le promoteur pour l’initiative qui s’inscrit, selon lui, dans l’élan de célébration du vivre ensemble des communautés vivant au Burkina Faso. «Cela nous parle beaucoup dans notre contexte actuel. C’est du sport, mais au-delà, c’est la célébration du vivre ensemble. Le vivre ensemble, la cohésion sociale, ce sont des valeurs dont nous avons besoin dans le contexte actuel», a indiqué Zakaria Yabré qui a transmis le message du ministre en charge de l’Intégration africaine.
Avant la finale, il y a eu un match de levée de rideaux qui a opposé l’équipe des Affaires étrangères à celle de Falagountou, une localité du sahel burkinabè, à fort défi sécuritaire. Ce match qui s’est joué en une seule mi-temps, a été remporté par l’équipe de Falagountou sur le score de 2-1. Pour le promoteur Abel Azounhandé, la participation des jeunes de cette commune à la finale de la première édition du tournoi est un message de résilience envoyé au peuple burkinabè à rester débout face à la crise sécuritaire à laquelle le pays est confronté.
«Je suis très content, c’est un coup d’essai qui pour moi a été un coup de maître. En initiant cette compétition, à un moment j’ai commencé à douter. Par la grâce de Dieu et l’accompagnement des uns et des autres, nous avons pu terminer en beauté sans incident majeur, ce qui me réjouit. Les communautés se sont retrouvées, on s’est amusé, on a fait d’autres connaissances relationnelles. Nous avons échangé autour de la cohésion sociale. C’est le plus important», a déclaré le promoteur Abel Azounhandé, satisfait de la tenue de cette première édition du Tournoi des Communautés pour l’intégration.
Par Siaka CISSE
