Le Président de la délégation spéciale (PDS) de la commune de Ouagadougou, Maurice Konaté, dans une correspondance datée du 26 octobre 2023, demande au Collectif d’organisations syndicales et de la société civile à surseoir au meeting qu’il prévoit tenir le 31 octobre prochain à la Bourse du Travail et invite les organisateurs à se joindre aux activités officielles de commémoration de l’insurrection populaire du 31 octobre, organisées par le Gouvernement de Transition.
Informée de la tenue d’un meeting prévu pour le 31 octobre 2023 à la Bourse du Travail, l’autorité municipale réagit à la correspondance du Collectif d’organisations syndicales et de la société civile, initiateur de cet évènement. Dans une correspondance en date du 26 octobre 2023, le président de la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou, Maurice Konaté, a demandé au collectif de surseoir à la tenue de ce meeting dont l’annonce avait suscité une forte opposition au sein d’une partie de la population. Des personnes se réclamant des soutiens du pouvoir ont brandi à cet effet des menaces à l’encontre des organisateurs du meeting, notamment le collectif CGT-B (Confédération générale des travailleurs du Burkina Faso).
Le PDS de la capitale burkinabè évoque entre autres mobiles, «des risques d’affrontement, d’infiltration de la marche», une «accentuation de la fracture sociale» et surtout le contexte national qui «mobilise l’essentiel des forces de sécurité sur le terrain des opérations».
M. Konaté a, par ailleurs, invité les organisateurs du meeting à se joindre aux activités officielles de commémoration de l’insurrection populaire du 31 octobre organisées par le Gouvernement de Transition.
Pourtant, les membres du collectifs d’organisations expliquaient, en conférence de presse, le mardi 24 octobre dernier, que leur manifestation entrait dans le cadre de la commémoration de cette même Insurrection qui en sera à son neuvième anniversaire, ainsi que le huitième anniversaire de la résistance, selon eux, au Coup d’Etat de 2015 du général Gilbert Diendéré.
Le collectif est composé d’une quinzaine d’organisations dont le mouvement le Balai Citoyen, le collectif CGT-B, le Mouvement burkinabè des droits humains et des peuples (MBDHP), le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ), l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ), le Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC), etc.
Ce collectif avait indiqué vouloir interpeller, à l’occasion de son meeting, les autorités de la Transition sur la gestion du pays, notamment «la situation de guerre, la vie chère, la gouvernance, la corruption,…».
Par Siaka CISSE