La 28ème Conférence des Parties sur le Climat de l’ONU (COP 28), depuis son ouverture en fin novembre dernier, se poursuit du côté des Émirats Arabes Unis, pays hôte de l’évènement mondial. Siégeant entre pays développés et pays en voie de développement, l’Afrique se retrouve face à des mesures dichotomiques des principaux pollueurs de la planète.
Ce vendredi 8 décembre 2023 marque la 9è journée de la 28ème Conférence des Parties sur le Climat de l’ONU (COP 28) qui se déroule dans la première ville émiratie. À Dubaï, en effet, où des délégués de près de 200 pays prennent part à la foire internationale sur les changements climatiques, les représentations africaines sont appelées à s’aligner entre «partenariats pour une transition juste» et «country packages», des partenariats (entre Etats) en faveur de la biodiversité.
Deux ans après la Conférence de Glasgow (Cop 26) où les pays développés ont signé, en effet, des «partenariats pour une transition juste» avec des pays comme l’Afrique du Sud ou l’Indonésie en leur apportant des financements en échange d’engagements sur leurs mix énergétiques, les expériences ont montré que ces accords de 2021 ne sont pas simples à mettre en place.
Cela ne tienne, car dans cette mégalopole du Moyen-Orient, les mesures prises, en 2021, en Ecosse (Royaume Unis) sont un peu devenues le nouveau Graal (la solution) de la finance climatique.
En tout cas, dans les allées de la COP28 à Dubaï, les «partenariats pour une transition énergétique juste» («Just Energy Transition Partnerships» en anglais ou JETP pour les initiés) suscitent toujours un certain espoir. Ils sont perçus comme un genre nouveau car destinés à aider les pays du Sud (Afrique, Caraïbe, Pacifique) à engager leur transition énergétique.
«Ce sont de bonnes méthodes, il faut les poursuivre et les généraliser», a martelé la semaine dernière, pendant son discours en plénière, le président Emmanuel Macron. Pour la France et sa délégation, elles ne jurent que sur ces mesures-là.
Sur le papier, en effet, leur principe est simple. Des pays développés apportent des financements à des pays en développement en échange d’engagements précis sur leur mix énergétique. L’Afrique du sud est le premier signataire et s’est ainsi engagée à sortir du charbon d’ici à 2050 tout en investissant dans l’hydrogène et la voiture électrique.
«Depuis la COP de Glasgow, les pays du G7 ont engagé près de 50 milliards de dollars dans les JETP», a rappelé, samedi dernier, à Dubaï, le président français. À ce jour, depuis 2021, deux autres partenariats ont été signés avec le Vietnam (15,5 milliards de dollars) et le Sénégal (2,5 milliards d’euros), a-t-il ajouté.
La notion de «transition juste» est en outre cruciale, car elle est censée englober l’impact social de la transition (potentiellement lourd dans des pays comme l’Afrique du Sud ou l’Indonésie) qui emploie encore des dizaines de milliers de personnes dans le charbon, ont rétorqué les détracteurs des mesures avancées par Paris.
«Les pays bénéficiaires trouvent que les engagements financiers se matérialisent trop lentement», a souligné Nicolas Guichard, responsable de l’énergie à l’Agence française de développement.
Le président indonésien, Joko Widodo a d’ailleurs profité de la COP28 pour exprimer publiquement sa préoccupation sur le sujet de la lutte contre les changements climatiques. Il serait, selon lui, en train de reculer sur ses engagements de fermetures de centrales au charbon, notamment.
Mais, en attendant de savoir si ces difficultés pourront être surmontées, les promoteurs des JETP (la France en tête) en ont déjà répliqué, le principe dans des partenariats en faveur de la biodiversité. Ainsi, Emmanuel Macron a annoncé, à Dubaï, avoir conclu de tels accords avec le Ghana, la Papouasie, la Nouvelle Guinée, le Congo-Brazzaville et la République démocratique du Congo. Des engagements baptisés «country packages».
Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)