Le dossier sur l’assassinat de l’ex-président du Burkina Thomas Sankara est « toujours au stade des instructions », 30 ans après le coup d’Etat de 1987, selon Me Anta Guissé avocate au Barreau de Paris et membre du collectif des conseils de la famille « du père de la Révolution » d’août 1983, face à la presse ce jeudi 12 octobre 2017 à Ouagadougou.
« Les choses avancent », a indiqué Me Guissé, notant qu’une « cinquantaine d’auditions dont des confrontations » ont été tenues au cours de l’année 2017 et à ce jour « une quinzaine de personnes sont formellement inculpées ». Au niveau international, des individus ont été « entendus », a confié Me Bénéwendé Sankara.
Dans cette affaire dont la procédure judiciaire a « réellement commencé en 2015 » sous la Transition, deux combats sont à mener, selon les avocats en charge du dossier. Il s’agit de celui « judiciaire et politique » et pour cela « il y a un besoin de coopération avec certains Etats et des organismes » pour l’aboutissement du dossier.
« Le juge mène son enquête et nous espérons que sur la partie internationale, le volet va se développer », a affirmé Me Anta Guissé, pour qui même si « le dossier est entre de bonne main », « il y a des choses qui concrètement sont bloquées parce qu’il y a des volontés politiques qui doivent se délier ».
Les avocats et la famille de Thomas Sankara « ne souhaitent qu’une vraie manifestation de la vérité » sur cette affaire qui a duré 30 ans.
Par Daouda ZONGO
