Alors que la fête du football continue de battre son plein en Côte d’Ivoire, les voisins du pays de l’hospitalité et le Niger ont décidé de se retirer de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). En effet, pendant que deux des membres de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), en l’occurrence, le Burkina Faso et le Mali sont, ce lundi à la veille d’un des derbys très attendus de la Coupe d’Afrique des nations qui se dispute dans une ambiance de fraternité dont les Africains ont le secret, le regroupement fraîchement constitué dans le but de réunir les trois pays membres autour des mêmes intérêts politiques, économiques et surtout sécuritaires, leurs dirigeants, «prenant toutes leurs responsabilités devant l’histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.»
Ce que certains ont pris pour un «fake», à la suite de l’information qui s’est propagée comme une traînée de poudre sur la toile a vite été confirmée par un communiqué officiel et des extraits vidéo de l’annonce faite sur les chaînes de télévision nationales de ces pays. Suivra une note de la CEDEAO qui dit attendre une notification officielle de ce retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger. En attendant la suite de ce fait important dans la vie de l’organisation sous-régionale, la CAN 2023, elle, se poursuit, faisant des heureux et des déçus, comme l’impose la loi du sport.
Tout va si vite dans ce nouveau virage dit de «coup KO» amorcé par la CAN 2023! Ce samedi, les Super Eagles, de leurs becs acérés, ont frappé par deux fois, les Lions Indomptables qui n’ont été que l’ombre d’eux-mêmes durant la première partie de la compétition. Les fauves, dépecés par des aigles sans pitié, ont donc été vite renvoyés dans leur tanière, par des Nigérians plus flamboyants, emmenés par le Ballon d’or africain 2023, un certain Victor Osimhen. Avant ce face-à-face qui aurait pu être une finale avant l’heure si les Lions étaient encore indomptables, les Angolais, comme pour montrer que les surprises de cette CAN s’arrêtaient aux portes de la phase des groupes, ont explosé la surprenante équipe nationale de la Namibie par 3-0.
Dans un duel dominical proposé par les deux Guinée, encore un charme de la CAN ivoirienne, le Syli national a pris le dessus, par 1-0, sur la Guinée Equatoriale qui, elle, avait failli endeuiller le pays hôte dès le premier tour, en le laminant par 4 à 0. Le Syli, éléphant en langue locale guinéenne, venait donc de venger les Eléphants de Côte d’Ivoire dont les supporters étaient tous derrière le pachyderme guinéen. Et comme s’il avait été prédit que rois de la forêt et du Nil seraient enterrés à l’étape des 8es de finale, les Pharaons d’Egypte ont subi la loi des Léopards de la RD du Congo lors des tirs aux buts, suite à un match nul (1-1).
Ressuscités par les soins des Lions de l’Atlas qui ont battu la Zambie, lors de la dernière journée des groupes, les Eléphants, qualifiés au titre des meilleurs troisièmes, vont-ils retrouver leurs défenses en précieux ivoire, et surtout leur majestueuse trompe pour barrir face à d’autres Lions, ceux de la Teranga, champions africains des nations en titre? Ce match des Huitièmes attendu par tout un peuple qui est passé tout près de la désillusion dès le premier tour de «sa» CAN, a pris l’air d’un défi national à relever ce mardi.
Et comme par hasard, ou sous la forme du symbole, cette confrontation décisive pour les deux pays, se déroulera à Yamoussoukro, dans la ville du premier président de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët Boigny, affectueusement appelé «le Vieux». Certes, le sursaut est attendu de la part des Eléphants, pour que la fête continue, dans toute sa plénitude, sur les bords de la Lagune Ebrié. Mais le fair-play jusque-là exemplaire des Ivoiriens devra faire le reste, au cas où!
Les Eléphants, du purgatoire au paradis? «Aujourd’hui c’est aujourd’hui», comme le disent les supporters des deux équipes!
Par Wakat Séra