Eléphants 2-Nigeria 1! C’est le score qui a fait des Ivoiriens, les successeurs des Lions de la Teranga! «Jamais deux sans trois», avait affirmé comme une prémonition, le président ivoirien, Alassane Ouattara, qui, après 2015, vient de remporter son deuxième trophée de la Coupe d’Afrique des nations, à l’instar des deux capitaines des Eléphants, Serge Aurier et Max Alain Gradel. Alassane Ouattara avait même brandi le trophée de la CAN en tant que Premier ministre, lors de la victoire des Eléphants en 1992.
Mais que d’émotions avant que le chef de l’Etat ivoirien ne baigne dans ce bonheur immense de gagner la CAN qu’il a organisée dans le magnifique stade olympique d’Ebimpé qui porte son nom. Si le feuilleton que viennent d’écrire Sébastien Haller et Simon Adingra et leurs camarades devait porter un titre, ce ne peut qu’être: «De l’enfer au paradis». Car les Eléphants étaient au bord du précipice avant d’être sauvés par les Lions de l’Atlas qui, en battant la Zambie dans les derniers matchs de groupe, ont fait d’eux, l’une des équipes meilleures troisièmes.
Commença alors la fabuleuse histoire des Eléphants, version Emerse Faé, l’ancien international ivoirien qui a pris les rênes de la sélection, après la démission de l’entraîneur français Jean-Louis Gasset. Une 8e de finale héroïque qui leur a permis d’éliminer le Sénégal, champions en titre aux tirs au but. Un 1/4 de finale de suspense à la suite duquel ils ont plumé, par 2 buts à 1, les Aigles du Mali qui les menaient 1-0 jusque dans les ultimes secondes. Une demi-finale de combativité, au bout de laquelle ils ont dicté leur loi aux séduisants Léopards de la RD Congo du capitaine Chancel Mbemba.
Et enfin la finale de la consécration face à des Supers Eagles qu’ils ont fait tomber du ciel, alors que les Nigérians ont présenté, dans tous les compartiments, l’équipe la plus solide du tournoi. On en est même arrivé à croire Victor Osimhen et les siens, invincibles! Le parcours des Eléphants n’a été que succession de miracles provoqués par la détermination et la fougue de jeunes joueurs, soutenus par des cadres de valeur et emmenés par un entraîneur qui en voulait, après avoir joué les seconds rôles dans une CAN qui pourtant va se révéler être la sienne.
Dieu est ivoirien! Au vu des copies présentées par des Eléphants qui ont été portés par tout un peuple dont la force résidait dans son humour légendaire, difficile de ne pas voir, pour des croyants comme les Ivoiriens, la main divine derrière cette nation qui, de «la pierre rejetée» est devenue «la pierre d’angle». Le bonheur est total pour ce peuple qui, en attendant le bilan général et détaillé, a organisé une fête digne de l’hospitalité qu’il a promise à ses millions de visiteurs. Le charme du football a encore opéré, cette fois-ci en terre d’Eburnie où politiciens de tous bords et populations de différentes ethnies ont parlé le même langage et ont emprunté le même ascenseur émotionnel autour d’un Onze national qui n’a fait aucune économie dans les efforts pour accrocher cette troisième étoile sur la vareuse orange.
En tout cas, comme l’espéraient les Ivoiriens, si les Eléphants prenaient le trophée, Alassane Ouattara baignant dans une euphorie des grands soirs de victoire électorale a décrété, ce jour, lundi 12 février, «journée chômée et payée» sur toute l’étendue du territoire national. Ce n’est certainement pas sans un clin d’oeil pour les retombées économiques et…politiques de ce triomphe inespéré.
Les Eléphants sont donc montés, pour la troisième fois, sur le toit de l’Afrique! La CAN 2023 a vécu! Vive la CAN 2025 au Maroc!
Par Wakat Séra