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Ablassé Ouédraogo: Roch Kaboré et Diabré (leader opposition), sont « le malheur du Burkina »

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Dr Ablassé Ouédraogo, président de Le Faso Autrement (Photo Wakat Séra)

Le président du parti Le Faso Autrement, Dr Ablassé Ouédraogo, a animé ce mardi 20 août 2019 à Ouagadougou, une conférence de presse autour du thème «simulacre de dialogue politique: que retenir de cette nouvelle mascarade du président Roch Marc Christian Kaboré». Après avoir égrené un chapelet de problèmes que vit le pays des «Hommes intègres», l’opposant Ablassé Ouédraogo est arrivé à la conclusion que «le malheur aujourd’hui du Burkina Faso» est dû à la complicité «agissante» entretenue par le président Kaboré et Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition.

Le serment que le chef de l’Etat, Roch Kaboré a prononcé à son investiture le 29 décembre 2015 de protéger les citoyens et l’intégrité du territoire du Burkina Faso, «a été largement trahi», selon Ablassé Ouédraogo, qui a été, entre autres, le premier Africain à occuper les fonctions de Directeur général adjoint de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), et ex-ministre des Affaires étrangères sous le président Blaise Compaoré. Depuis l’accession de M. Kaboré au pouvoir, «trop de sang a coulé et continue de couler, trop de morts ont été enregistrés et des Burkinabè continuent de mourir sous le pouvoir du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) qui a réussi la prouesse de banaliser la mort et le terrorisme dans notre pays», s’est offusqué l’opposant burkinabè.

«Le malheur du Burkina Faso, sa malchance, c’est d’avoir aujourd’hui Roch Kaboré à la tête de l’Etat et Zéphirin Diabré à la tête de l’opposition», a enfoncé M. Ouédraogo, soutenant que «la situation actuelle représente une grande menace pour l’existence du Burkina Faso en tant que territoire, et en tant que communauté de vie et de destin».

Dans son propos, le président du parti Le Faso Autrement a ainsi remis en cause la légitimité du Chef de file de l’opposition (CFOP). «14 députés élus en novembre 2015 sous la bannière de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC), sont actuellement hors du contrôle du parti», a-t-il avancé, estimant que le leader de l’opposition «a perdu toute légitimité pour prétendre être de l’opposition politique dans la mesure où tout un groupe parlementaire de 13 élus UPC, non encore exclus du parti, a basculé dans le soutien et l’appartenance au pouvoir».

«Ce qui exclut toute possibilité de revendiquer son appartenance à l’opposition politique tant que les membres du groupe parlementaire Renouveau démocratique (UPC-RD) ne sont pas, soit exclus, soit totalement réintégrés dans le parti (UPC), et par voie de conséquence d’être un chef de file crédible et à même de conduire l’opposition au pouvoir lors des prochaines échéances électorales», a affirmé le premier responsable de Le Faso Autrement. L’opposant a même soutenu que «Zéphirin Diabré œuvre à contenir l’opposition afin d’asseoir et consolider le pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré».

Le récent dialogue politique initié par le chef de l’Etat qui «ne croit aucunement au dialogue et à la nécessité d’aller à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale pour mieux prendre à bras le corps les vrais défis du développement durable de notre pays», est également passé à la casserole de Ablassé Ouédraogo. Pour lui, ce dialogue «n’est ni plus ni moins qu’une énième arnaque contre le peuple burkinabè que l’on pourrait croire naïf et amnésique, en vue de s’offrir facilement un second mandat à la tête de notre Etat». Sur ce sujet, M. Ouédraogo «pense que les participants du cadre de concertation du CFOP qui se sont prêtés à ce jeu, se sont fait tout simplement piéger».

«La situation nationale va au-delà des compétences et des prérogatives de la seule classe politique, et a fortiori d’une partie de celle-ci. La situation est une préoccupation qui exige l’organisation d’un dialogue national inclusif, ouvert et sincère devant aboutir à une réconciliation du Burkina Faso avec lui-même, et des Burkinabè entre eux», a déclaré l’opposant avant d’ajouter que Le Faso Autrement «se démarque de (la) mascarade de dialogue politique».

Le Faso Autrement depuis le début du mandat de Roch Kaboré n’a de cesse d’affirmer que le pouvoir MPP est «incapable de trouver des solutions aux problèmes quotidiens des Burkinabè». Le président «Roch Kaboré a lamentablement échoué, il devrait donc se résoudre en son âme et conscience, à tirer les conséquences et ainsi libérer le Burkina Faso et les Burkinabè en offrant tout simplement sa démission en se conformant à la constitution», a réitéré Ablassé Ouédraogo.

Le Burkina Faso «n’a plus d’économie structurée. Tout est à terre à cause de l’insécurité, de la suspicion, de la corruption généralisée, de la création de sociétés prête-noms, des passe-droits, du pillage à ciel ouvert organisé dans les sociétés d’Etat», a résumé Ablassé Ouédraogo. Le président du parti Le Faso Autrement, a noté que «c’est pour cela que tous ceux qui sont animés de bon sens et de logique considèrent qu’il est absurde de vouloir parler d’élections sans que l’on ait d’abord et avant tout réalisé la réconciliation nationale et restaureé la sécurité sur toute l’étendue du territoire national», a poursuivi l’opposant.

D’ailleurs, sur la situation sécuritaire marquée par l’attaque hier lundi à Koutougou (région du Sahel) d’un détachement militaire ayant causé la mort de 24 soldats,  Ablassé Ouédraogo a estimé que la loi modificative du Code pénal adoptée le 21 juin 2019 par l’Assemblée nationale et validée par le Conseil constitutionnel le 21 juillet 2019 ne vise qu’à cacher au peuple, la réalité des conséquences désastreuses du terrorisme dans notre pays, de même que l’incompétence et l’incapacité de nos gouvernants actuels à circonscrire le fléau». Selon lui, sur le plan sécuritaire, «il est indéniable que l’évolution de la situation, dépasse l’entendement étant donné la dégradation visible et mesurable sur le terrain que le Burkina Faso enregistre toujours, si bien que les amis et partenaires de notre pays ont presque fini de peindre la carte sécuritaire tout en rouge».

Par Bernard BOUGOUM