Ceci est une déclaration du président de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) Hermann Yaméogo sur sa page Facebook, qui s’interroge sur l’ingérence de l’Etat français dans des questions de souveraineté nationale du Mali. En effet, la France ainsi que l’Allemagne s’opposent à un probable accord en discussion entre le Mali et la société russe Wagner.
« De quel droit se targue la France pour faire obstacle à la libre détermination de la politique de défense malienne?
Depuis les informations qui circulent sur un possible accord entre le Mali et la société russe Wagner, une bataille diplomatique et médiatique sans diplomatie, est engagée par la France pour faire échec à ce qui est une prérogative souveraine du Mali.
De quel droit les gouvernants de ce pays, qui ont librement et unilatéralement annoncé et le retrait de la force Barkhne et la redéfinition de leur présence militaire au Mali, peuvent-ils se prévaloir pour interdire à cet Etat de pourvoir autrement et librement à sa défense?
Tour à tour en effet, des membres du gouvernement ont réagi. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian a jugé que l’arrivée du groupe russe serait «absolument inconciliable» avec la présence des soldats français.
Florence Parly ministre de la défense n’est pas moins vent debout contre un accord Mali-Wagner qui dit ceci: «La conclusion éventuelle d’un accord entre la junte au pouvoir à Bamako et la société russe privée Wagner « serait extrêmement préoccupante et contradictoire » avec l’engagement militaire de la France au Sahel….».
A mots crus, comme ils avaient décrété une ligne rouge dans la négociation avec les groupes armés qui combattent Barkhane, le pouvoir français en fait de même avec wagner.
Non et non au ministre de la Défense du Mali qui dit simplement que: «Le Mali entend désormais diversifier à moyen terme ses relations pour assurer la sécurité du pays. Nous n’avons rien signé avec Wagner, mais nous discutons avec tout le monde».
Face à cette volonté de rupture malienne, l’offensive diplomatique est vraiment lancée tambours battants, pour y faire échec.
En Afrique et dans les pays du sahel, on bat le rappel des dévoués. On envoie après mise en garde des émissaires au Kremlin pour y récolter la déclaration paravent ainsi ramassée: «la Russie par la voix du porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, déclare qu’elle ne négocie aucune présence militaire au Mali». Seuls les naïfs y croiront. Ne voit-on pas ce qui se passe en Centrafrique?
En Europe le même ballet diplomatique est constaté. Il s’en suit la déclaration suivante de la ministre allemande de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer: «un accord entre Bamako et Wagner contredirait ce que font l’Allemagne, la France, l’UE et les Nations unies au Mali depuis huit ans et remettrait en cause le mandat de l’armée allemande». Un suivisme qui risque d’être de pure forme si l’on s’en tient à la froide détermination malienne».
Il est grand temps que les peuples africains renforcent leur conscience, leur responsabilité collective et leur action autonome pour venir à bout des écrans de complicités nationales (désolidarisantes et humiliantes), qui les maintiennent dans des indépendances sous tutelles.
Autrefois des pays frères auraient exprimé de la solidarité envers le Mali et rétabli la vérité sur le vrai violateur de ligne rouge.
L’Afrique ne compte pas que la France comme seul pays colonisateur.
Il ya eu en plus l’Espagne, le Portugal, l’Angleterre, l’Italie, l’Allemagne.
Pourquoi ces pays n’ont pas donné l’indépendance d’une main pour tenter de la reprendre de l’autre? Pourquoi n’ont- ils pas l’obsession d’une présence militaire dans leurs anciennes colonies? Pourquoi ne sont-ils pas l’objet actuellement d’un rejet qui gagne en puissance dans les pays qu’ils ont colonisés? Pourquoi enfin n’ont-ils pas développé des mécanismes France- Afrique?
L’heure est aussi arrivée, puisqu’il faut aussi savoir faire la part des choses entre les dirigeants de la France et le peuple français, d’en appeler au même sursaut de la part des Français pour extirper leur beau pays des profondeurs boueuses ou les gouvernants le plongent.
Pour terminer il faut revenir en ultime exhortation aux peuples de la sous régions pour qu’ils sachent anticiper. Cette guerre qui en vérité n’est nouvelle que dans son ostentation, a des risques de divisions des dirigeants des Etats sahéliens entre eux et avec leurs opinions.
Le pouvoir français grâce à ses moyens de persuasion sinon de chantages, va refluer avec ses troupes vers le Niger et subsidiairement le Burkina Faso, tout en intensifiant sa guerre diplomatique aux procédés les plus insoupçonnés.
Le grand hic cependant, c’est que les choses allant, les pouvoirs-répondants n’ont plus la maîtrise moutonne de leurs populations qui, s’en émancipent de plus en plus dessinant, des formes de confrontations directes avec la France. »
Hermann Yaméogo
Président UNDD