Répondant aux accusations de Bamako de soutenir les groupes armés terroristes, l’ambassade française au Mali a assuré que «la France n’a évidemment jamais soutenu directement ou indirectement ces groupes terroristes». Le nouveau commandant de Barkhane, lui, dénonce des accusations «insultantes» pour la mémoire des 59 soldats français tombés en se battant pour le Mali.
Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l’ONU, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, dénonce des violations de l’espace aérien du Mali et accuse l’armée française de soutenir des terroristes. Il reproche à la France de collecter des renseignements au profit des groupes terroristes au Sahel et de leur fournir armes et munitions.
La réaction de Paris ne s’est pas fait attendre. L’ambassade de France au Mali qui est revenue sur la mission de lutte antiterroriste de Barkhane dans ce pays, a indiqué que «la France n’a évidemment jamais soutenu directement ou indirectement ces groupes terroristes».
La représentation diplomatique française a rappelé quelques résultats engrangés par l’armée française et a martelé que la force Barkhane est intervenue au Mali à la demande des autorités de ce pays.
Le général Bruno Baratz, nouveau commandant de la force Barkhane, a, quant à lui, trouvé «insultantes» les accusations des autorités maliennes «pour la mémoire des 59 soldats français qui sont tombés en se battant pour le Mali, et également pour la mémoire des Maliens qui se sont battus à (leurs) côtés, mais aussi des personnels de la Minusma, des forces africaines de la Minusma qui sont tombées en luttant contre le terrorisme».
«C’est un petit peu insultant de leur part, parce qu’effectivement, nous avons tout fait pour nous battre jusqu’au bout. Même au moment du désengagement, il y avait eu un accrochage entre le personnel de la 13e DBLE et un groupe de l’EIGS, faisant deux morts dans les rangs de l’EIGS. C’est étonnant de nous accuser aujourd’hui d’appuyer et de soutenir le terrorisme», a réagi le commandant de Barkhane au micro de RFI.
Le divorce est désormais consommé entre Paris et Bamako avec le retrait de la force Barkhane qui s’est achevé en début de semaine. Depuis l’avènement des militaires au pouvoir, avec à leur tête le colonel Assimi Goïta, le climat s’est considérablement dégradé entre la France et le Mali. On en est arrivé à un point de non-retour lorsque les autorités de Bamako ont décidé de s’attacher les services du groupe paramilitaire russe Wagner pour la sécurisation de leur territoire face aux terroristes. La France a, dès le début, vigoureusement rejeté cette collaboration du Mali avec ce groupe qualifié de mercenaires, ce que Bamako n’a jamais reconnu officiellement.
Par Siaka CISSE (Stagiaire)