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Affaire charbon fin: les spécialistes désignés ne font l’objet d' »aucune pression » (expert commis)

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Les spécialistes désignés par la justice burkinabè pour mener des expertises sur le charbon fin de la mine IAMGOLD ESSAKANE SA, saisi le 30 décembre 2018, ne font l’objet « d’aucune pression », a indiqué l’expert commis, Rayimwindé Joël Ilboudo, à l’issue d’une rencontre qui s’est tenue à huis clos entre les différentes parties concernées par le dossier, ce mercredi 2 décembre 2020.

Les différentes parties concernées par le jugement de l’affaire dite de « charbon fin », se sont rencontrées ce jour au palais de la Justice de Ouagadougou pour des éléments d’information entrant dans l’évolution du dossier qui épingle douze personnes physiques et quatre sociétés étatiques et du privé, pour « fraude » à la commercialisation de minerais.

Il s’est agi à l’occasion de cette réunion de « passer un certain nombre d’informations aux différentes parties concernées par cette affaire par rapport à la suite à donner à l’expertise », a déclaré à la fin de la rencontre, le mettalurgiste, Joël Ilboudo, un expert commis dans le dossier du charbon fin. « Il y avait plusieurs étapes dont celle de l’échantillonnage. Cela a été fait et nous sommes en train de nous préparer pour envoyer les échantillons dans les différents laboratoires pour les caractérisations. Donc il s’agissait maintenant d’informer les parties de la stratégie, de comment cela va être organiser », a expliqué l’ingénieur, rappelant que dans cette affaire, c’est le laboratoire de Caen en France qui a été désigné par la justice. « Et compte tenu du contexte de Covid-19 et autres, on est en train de s’organiser pour expédier les échantillons », a-t-il ajouté.

Une fois que les échantillons seront expédiés, le laboratoire pourra maintenant « établir un chronogramme par rapport au temps que cela va prendre » pour le traitement, a affirmé Joël Ilboudo qui a rassuré que les réactions des différentes parties à cette rencontre a été bonne. « Les parties étaient ouvertes au dialogue, chacune a donné son avis par rapport à ça. A ce niveau, il n’y a pas de problème. Il n’y a pas eu d’objection », a-t-il renchéri pour dire que toutes les parties sont d’accord pour le procédé.

Selon les décisions, pour cette mission, trois mois avaient été donnés aux expert pour verser leurs conclusions dans le dossier. Mais cela n’a pas été respecté. « C’est vrai, on nous avait désigné pour trois mois mais ces trois mois sont expirés. Il y a eu une ordonnance qui a prolongé le mandat des experts de trois autres mois. En fonction de l’évolution du travail, le tribunal jugera de la nécessité de prolonger le mandat des experts ou pas », a dit l’expert Ilboudo qui a soulevé comme difficultés, le fait que lui et son collègue, Moussa Gomina, ont produit « beaucoup d’échantillons ». « On en a produit plus de 2 000. Et ça c’est l’une des difficultés parce que le laboratoire va prendre beaucoup de temps pour pouvoir les analyser », a-t-il rétorqué pour sa défense.

« Il n’y a pas une raison spécifique qui explique (le retard) sauf que l’échantillonnage a pris beaucoup plus de temps que prévu. On a pris plus d’un mois pour faire cette étape et quand l’échantillonnage est fini, il fallait maintenant s’organiser pour pouvoir envoyer les échantillons comme je l’ai dit préalablement », a-t-il soutenu.

Faites-vous l’objet de pression dans dans cette affaire ? « Non aucune pression. Effectivement, nous avons entendu (cela) dans la presse, moi particulièrement, je n’ai pas reçu de pression et je n’ai pas de nouvelles ou d’une information d’une pression quelconque par rapport à l’expertise », a répondu Joël Ilboudo à la question de la presse.

Le 30 décembre 2018, la Brigade nationale anti-fraude de l’or (BNAF),  sur ordre du Procureur général, près la Cour d’appel de Ouagadougou,, avait procédé à la saisie d’une trentaine de conteneurs de charbon fin contenant de l’or et de l’argent sur le point d’être exportés vers le Canada pour traitement final.

Après les premières audiences de cette affaire à rebondissements multiples, le tribunal a nommé, le 5 mai 2020, deux experts pour éclairer sa lanterne et celles de toutes les parties prenantes. Il s’agit de Moussa Gomina, docteur d’état en sciences physiques et chargé de recherche en cristallographie et sciences des matériaux et l’Ingénieur métallurgiste qu’est Rayimwendé Joël Ilboudo.

Par Bernard BOUGOUM