La coalition dénommée «Justice pour les employés décédés et mutilés de COTRADIS» soutenue par l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB), le Réseau national des Consommateurs du Faso (RENCOF) et l’ONG Urgences panafricanistes, a encore donné de la voix, ce lundi 9 octobre 2023, en conférence de presse, à Ouagadougou, réclamant que justice soit enfin rendue à la société burkinabè COTRADIS, victime dans l’affaire des camions maquillés de l’entreprise marocaine Fenie Brossette. Les représentants de ces différentes organisations ont averti que si au bout de 30 jours, aucune avancée n’est enregistrée dans ce dossier, des actions «fortes» seront entreprises allant jusqu’au boycott des produits marocains au Burkina Faso.
Les soutiens de la société burkinabè COTRADIS, victime dans l’affaire des camions maquillés de l’entreprise marocaine Fenie Brossette, continuent de pousser pour que justice soit rendue dans cette affaire qui oppose les deux entreprises. La coalition dénommée «Justice pour les employés décédés et mutilés de COTRADIS» qui s’est autosaisie du dossier en mai 2023, a depuis lors initié une série d’actions pour interpeller les autorités marocaines et burkinabè sur la question pour que réparation soit faite dans ce dossier qui dure depuis sept ans. La coalition, dans sa lutte, a bénéficié d’un renfort, celui de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB), le Réseau national des Consommateurs du Faso (RENCOF) et l’ONG Urgences panafricanistes du Franco-béninois Kémi Séba.
Les quatre organisations ont animé un point de presse, ce lundi 9 octobre, à Ouagadougou, pour une nouvelle fois donner de la voix, interpeller l’Etat marocain et burkinabè sur ce problème qui, depuis sept ans, n’a véritablement pas évolué.
Les conférenciers ont rappelé que cette affaire de camions maquillés par la société marocaine Fenie Brossette a causé un énorme préjudice à COTRAIDS. L’entreprise burkinabè a enregistré des victimes physiques dont un de ses chauffeurs décédé en janvier 2016, et subi de graves dégâts financiers et économiques la contraignant à se séparer de plus de 300 de ses employés, ont-ils souligné.
C’est dans cette suite qu’une décision de justice a été rendue par la Justice ivoirienne en faveur de COTRADIS, condamnant Fenie Brossette à payer 1 milliard 700 millions de FCFA à la société burkinabè au titre de réparation du préjudice causé et d’indemnité. Mais la structure marocaine ne s’est jamais exécutée, ont déploré les soutiens de COTRADIS, qui ont estimé que celle-ci est « protégée par le Royaume du Maroc ». Une plainte pénale a été également déposée à la Justice burkinabè depuis 2018 contre la partie marocaine régulièrement convoquée mais qui ne s’est jamais présentée.
Des sit-in, des lettres et bien d’autres démarches ont été entreprises auprès de l’ambassade du Maroc au Burkina Faso, mais sont restées sans suite, les initiateurs n’ayant pas eu une oreille attentive au sein de la représentation diplomatique, a regretté le Secrétaire permanent de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB), Dramane Doussa.
Ainsi, la Coalition «Justice pour les employés décédés et mutilés de COTRADIS» et ses soutiens ont menacé de passer à la vitesse supérieure avec des actions «fortes» en vue, si au bout de 30 jours, aucune avancée véritable n’est constatée dans le dossier. Ces actions, à en croire M. Doussa, vont d’une grève de 48h des chauffeurs routiers du Burkina, un sit-in permanent à l’ambassade du Maroc au Burkina de tous les chauffeurs routiers, une campagne de boycott des produits et entreprises marocaines présentes au Burkina, une vaste campagne de communication dans le réseau de l’ONG Urgences Panafricanistes sur les abus du Maroc en Afrique subsaharienne et la présence du Leader Kémi Séba au prochain sit-in à l’ambassade du Maroc, etc.
Par Siaka CISSE