Accueil Economie Affaire détournement de 400 millions FCFA: le capitaine Traoré juge l’information malsaine

Affaire détournement de 400 millions FCFA: le capitaine Traoré juge l’information malsaine

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Photo d'illustration de VDP

Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a jugé l’information sur l’affaire de ce qu’un capitaine de l’armée opérant dans le Centre-Nord burkinabè, se serait rendu coupable d’un détournement de 400 millions FCFA devant profiter aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) de malsaine, dans son première grande interview diffusée, ce vendredi 3 février 2023, sur la télévision nationale. « Ce n’est pas bien et ce n’est pas sain », a déclaré le chef de l’Etat qui a confié que la diffusion de l’article du journal l’Evènement a installé « un climat de méfiance entre les militaires et les VDP. Et à Boala ça n’allait pas car chacun se regardait en chien de faïence », a-t-il ajouté face aux journalistes qui l’interrogeaient sur la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance.

« C’est la gouvernance qui est à la base de nos problèmes », a réagi le capitaine Ibrahim Traoré sur la question de la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance. Selon le président du Faso, il a été donné carte blanche à l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat et de la Lutte contre la corruption (ASCE-LC) de faire son travail en toute indépendance.

Le capitaine Ibrahim Traoré « reconnaît qu’il y a assez de problèmes quand-même. La lutte contre la corruption est engagée et ça va aller jusqu’au bout. Et ce n’est pas ciblé comme certains le pensent. Non, toutes les institutions vont être visitées. Là où il y a des malversations, on va demander aux coupables de rembourser », a-t-il fait savoir, rappelant qu’il y a une agence qui a été créée en Conseil des ministres à cet effet pour la gestion des biens saisis, en plus des réformes nécessaires qui vont être réalisées pour ne plus que le pays tombe dans les mêmes travers.

Sur le détournement de 400 millions FCFA qui seraient empochés par un capitaine de l’armée en activités dans le Centre-Nord sous le règne de l’ancien président, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le président dit avoir instruit rapidement des enquêtes pour décourager ces genres de pratiques quand il a appris l’information par voie de presse. « Avec les investigations, on a compris qu’il y a deux cas. Soit l’organe fait dans la mauvaise foi ou soit ils (ses journalistes) n’ont pas compris l’information » dont ils ont eu vent, a-t-il laissé entendre.

VDP, image utilisée à titre illustratif

Dans le rapport de l’enquête menée par la gendarmerie, « la personne (source du journal) parlait de 12e RIC qui est à Ouahigouya qui n’est pas dans le Centre-Nord et d’un VDP qui a raconté ses souffrances de 2019. Alors qu’en 2019, ce n’était pas le président Damiba (qui était aux affaires). Donc, il n’y a pas de corrélations avec le titre du journal. J’ai dit de pousser loin l’enquête mais jusqu’à l’instant où je vous parle, il n’y a rien absolument sur la question », a avancé le président Traoré. « Donc, c’est sûrement un gros titre qui devait faire un boom, je ne sais pas à quelle fin…».

Le capitaine Traoré a confié que cet article a contribué à démoraliser les troupes des Forces de défense et de sécurité (FDS) comme des VDP déployées à Boala où il y avait des débuts d’exactions. « On avait envoyé des unités mixtes militaires pour soutenir cette localité. Des jeunes capitaines de Centre-Nord se sont retrouvés vexés en se demandant qui est ce VDP qui est allé mentir comme ça parce qu’ils ne se reprochent rien. Et les VDP se sont retrouvés aussi vexés en s’interrogeant qui a inventé ces mensonges », a dit le capitaine Ibrahim Traoré, ajoutant que le responsable même des VDP « avait demandé à nous rencontrer mais on lui dit que l’heure n’était pas à ça ».

Le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré face aux journalistes

Des confidences du président de la transition, avec le temps, il s’est installé « un climat de méfiance entre les militaires et les VDP. Et à Boala, ça n’allait pas car chacun se regardait en chien de faïence. Vous voyez comment une (mauvaise) information peut casser la dynamique de la lutte. Cela a fait que nos unités et les VDP avaient replié finalement sur Kaya car tous étaient atteints par le découragement. C’est en ce moment que j’ai compris que le journal avait peut-être une autre cible », a-t-il lâché.

Qu’en est-il de la surfacturation dans des achats de motos dont l’ancien président de l’organe électoral, Newton Ahmed Barry avait cas ? « C’est réel, il faut le dire. Mais ce n’est pas hier ou avant-hier que cela a commencé », a répondu de manière claire le président Ibrahim Traoré, signifiant que l’information est sortie au moment où les auditions étaient en cours sur l’affaire.

« C’est depuis fin décembre que la gendarmerie a été saisie sur cette question de surfacturation et le commerçant impliqué a été auditionné et transféré au niveau de la justice militaire. Donc le parquet s’est saisi de la question pour poursuivre les auditions. Ceux qui se seront rendus coupables vont payer », a prévenu le chef de l’Etat burkinabè.  

Par Bernard BOUGOUM