Le directeur de la justice militaire du Burkina, le colonel Sita Sangaré, a soutenu vendredi 7 juillet que la décision du groupe de travail de l’Organisation des Nation unies (ONU) qui exige la libération de l’ex-ministre burkinabè des Affaires étrangères, « est totalement surprenante et non justifiée », lors d’une conférence de presse à Ouagadougou.
La décision du groupe de travail de l’ONU « est totalement surprenante et n’est pas justifiée en plus. C’est très loin des réalités », a soutenu le colonel Sangaré en présence du ministre burkinabè de la Justice Réné Bagoro et du porte-parole du gouvernement Rémi Dandjinou.
Pour lui cette décision « ne change pas grande chose », notant que « la justice est indépendante et elle ne doit subir de pression de nulle part même si on s’appelle Nations unies ».
« Le groupe de travail a considéré que étant en disponibilité il (le général Djibrill Bassolé) avait perdu sa qualité de militaire, ce qui n’est même pas vrai au sens des dispositions du code de justice militaire », a affirmé le directeur de la justice militaire, confiant que « même en disponibilité on est toujours justiciable » de cette juridiction.
Quant au ministre burkinabè de la Justice Réné Bagoré, il a répondu que « le Burkina n’avait nullement besoin de mettre fin à la disponibilité du général Bassolé pour pouvoir le traduire devant la justice militaire ».
Selon M. Bagoro, même si le général Bassolé était un civil, il allait être jugé par cette juridiction car « conformément à l’article 48 du code de justice militaire, tous les civils impliqués dans ce putsch (du 16 septembre 2015) se retrouvent être justiciables de la Justice militaire ».
« Je voudrais rassurer les uns et les autres que la procédure judiciaire suit son cours dans le cadre d’une justice indépendante et impartiale », a dit le ministre de la Justice affirmant que « le Burkina va demander le réexamen de l’affaire par la procédure de révision en vertu du paragraphe 21, alinéa c du Document A/HRC/33/66 du Conseil des droits de l’homme sur les méthode de travail du Groupe de travail sur la détention arbitraire du 12 juillet 2016 ».
« Lorsque nous aurons introduit notre procédure de révision et qu’une décision sera rendue, nous allons en tirer les conséquences », a dit M. Bagoro pour qui « Djibrill Bassolé est entre les mains de la justice qui est indépendante et le gouvernement ne peut pas dire s’il sera libéré ou pas ».
Au niveau du parquet militaire qui a en charge de l’affaire du Coup d’Etat de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle dans lequel le général Bassolé est cité et qui a fait une quinzaine de morts, « tous les éléments nécessaires pour aller au jugement » sont réunis, selon le directeur de la justice militaire, Sita Sangaré.
« Dans tous les cas le dossier (du putsch) est suffisamment avancé », a confié le colonel Sangaré.
Daouda ZONGO