Les avocats de la famille Norbert Zongo ainsi que le Centre de Presse Norbert Zongo (CNP-NZ), en conférence de presse ce lundi 11 septembre 2023, se sont dit «inquiets» du «silence» du Gouvernement burkinabè de Transition suite à la décision de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), qui l’accuse de n’avoir pas réitéré les garanties d’une bonne justice au cas où François Compaoré serait extradé vers le Burkina Faso. C’est sur cet argument que la Cour s’est notamment appuyée pour exprimer son opposition à cette extradition du principal accusé dans le dossier du journaliste d’investigation et trois de ses compagnons.
Le Gouvernement burkinabè de Transition aurait-il négligé le dossier d’extradition de François Compaoré cité dans l’affaire Norbert Zongo et trois de ses compagnons? Cette interrogation, ce sont les avocats de la famille Norbert Zongo et le Centre de Presse Norbert Zongo qui se la posent. En conférence de presse, ce lundi 11 septembre 2023, ils se sont dit «inquiets» du «silence» des autorités actuelles du pays des Hommes intègres face à l’accusation de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH). En effet, cette Cour a reproché à l’actuel Gouvernement de Transition de n’avoir pas réitéré les assurances diplomatiques fournies par ses prédécesseurs pour faire extrader, vers le Burkina Faso, François Compaoré, principal accusé dans l’affaire Norbert Zongo et de ses trois compagnons, assassinés, le 13 décembre 1998.
«Depuis la décision de la Cour européenne des droits d l’Homme (CEDH), rendue le 7 septembre dernier, il n’y a, jusque-là, pas de réaction officielle et publique de la part du Gouvernement de Transition», a fait observer le Centre de presse Norbert Zongo (CNP-NZ), soulignant que pour «un dossier aussi emblématique que celui Norbert Zongo, ce silence des autorités burkinabè est plus qu’inquiétant». Le Centre a ainsi exhorté le Gouvernement à «éclairer les Burkinabè» sur les nouveaux développements intervenus dans ce dossier, assurant qu’il a entrepris «des démarches nécessaires» pour connaître «les raisons qui ont motivé le Gouvernement à ne pas donner suite à la demande de la Cour européenne des droits de l’Homme».
La décision de cette Cour de s’opposer à l’extradition de François Compaoré au Burkina Faso a également fait réagir les avocats de la famille Norbert Zongo qui étaient représentés par Me Prosper Farama à la conférence de presse de ce lundi. Ce dernier a d’emblée précisé qu’en tant qu’avocats de la famille, ils ne s’occupent pas du dossier d’extradition de M. Compaoré, qu’il s’agit d’une affaire dont l’Etat burkinabè a la charge. Tout comme les membres du CNP-NZ, Me Farama et ses confrères conseils de la famille Zongo trouvent «dommage», le fait que Gouvernement burkinabè ne se prononce pas sur la question de l’extradition après la sortie de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).
«J’ose espérer que dans les jours à venir le Gouvernement se prononcera. S’il se résout à ne rien dire, en ce moment, on sera obligé de considérer qu’il n’a rien à dire par rapport aux accusations de la CEDH, et j’en serai choqué à plus d’un titre», a laissé entendre Me Prosper Farama. Il a par ailleurs interpellé les autorités burkinabè à rassurer l’opinion que ce dossier n’a pas été négligé. «Si nous négligeons ce dossier, nous mettons tous en péril le peu de liberté individuelle et collective conquise depuis de longues années de haute lutte», a averti l’avocat de la famille Norbert Zongo.
Me Farama a confié qu’une réunion entre eux, avocats de la famille Zongo, se tiendra dans les prochains jours suite aux derniers développements intervenus dans le dossier Norbert Zongo. Il a indiqué que la décision de la Cour européenne des droits de l’Homme de rejeter l’extradition de François Compaoré au Burkina Faso peut prendre effet si dans trois mois, aucun recours de cette décision n’est fait auprès de La Grande Chambre de la CEDH.
L’avocat précise, par ailleurs, que seuls l’Etat français ou la partie François Compaoré sont habilités à faire ce recours. Le dénouement de ce dossier n’est peut-être pas de sitôt.
Par Siaka CISSE