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Affaire «guérisseuse de Komsilga»: le procès reprend ce mercredi au TGI Ouaga II de Karpala

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Une vue du bâtiment abritant le TGI Ouaga II

Le procès de l’affaire de la «guérisseuse de Komsilga», Larissa Nikièma dite dame Adja Amsetou, reprend ce mercredi 23 août 2023, au Tribunal de Grande Instance (TGI) Ouaga II, sis à Karpala, à la périphérie Est de la capitale burkinabè.

L’audience entrant dans le cadre du procès de l’affaire de la «guérisseuse de Komsilga» dans laquelle est poursuivie Larissa Nikièma dite Adja Amsetou et huit autres personnes avait été renvoyé à mercredi 23 août 2O23 pour une bonne administration de la justice.

Le dossier des 9 personnes poursuivies pour des faits de «complicité de coups et blessures volontaires, d’actes de torture et séquestration» avait subi un renvoi de deux semaines à la demande de leurs avocats pour qu’ils prennent bien connaissance du dossier et peaufiner leur stratégie de défense. A noter que la demande de mise en liberté de «Adja la guérisseuse» a été rejetée par le tribunal.

Aussi, il faut souligner que l’incarcération de Larissa Nikièma à la Maison d’arrêt et de correction de l’Armée (Maca), selon la demande de l’avocat de dame Adja Amsetou avait suscité une vive polémique au sein des populations, notamment dans les médias et sur les réseaux sociaux.

Actualité qui a suscité une sortie médiatique du président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, à Pô (Centre-Ouest burkinabè) où il s’y était rendu dans le cadre de la sortie de la 22e promotion des élèves-officiers d’active de l’Académie militaire Georges Namoano (AMGN).

Le 28 juillet dernier, à la suite d’une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux qui montraient un homme, la cinquantaine en train d’être battu par des individus qui travailleraient pour la «guérisseuse de Komsilga», l’accusant de profaner l’aire géographique reconnue à leur patronne pour ses activités. La vidéo a créé un vif émoi au sein de l’opinion nationale où des voix se sont élevées pour réclamer justice.

C’est ainsi que la justice s’est saisie de l’affaire et interpellé des prévenus dont Adja Amsetou qu’elle avait placé sous mandat de dépôt dans le dossier qu’elle a instruit. Mais, des militaires, lourdement armés, ont fait irruption au TGI Ouaga II dans le but de libérer de force la guérisseuse de Komsilga.

Mais, les gardes pénitentiaires ne s’étant pas plié à cette volonté des militaires cités comme des éléments relevant de l’Agence nationale de Renseignements (ANR), il a fallu que de longs pourparlers soient menés entre les responsables de la chaine judiciaire et les responsables politiques du ministère de tutelle, avant que les militaires ne puissent s’emparer de dame Adja Amsetou.

Ce qui naturellement avait créé un blocage au niveau des services judiciaires. Les magistrats et les avocats avaient appelé à cesser les activités, en vue de dénoncer cet acte qu’ils considèrent comme une «ingérence» du politique dans les affaires de justice qui revendique son indépendance.

C’est dans ce climat qu’au retour du président, le capitaine Ibrahim Traoré qui se trouvait en Russie, à Saint-Pétersbourg pour le deuxième sommet Russie-Afrique, a initié des rencontres avec les différents protagonistes pour apaiser la situation.

Et, c’est à la suite de cette démarche qu’un communiqué officiel est sorti le 29 juillet, signifiant que la «guérisseuse de Komsilga» sera incarcérée à la Maison d’arrêt et de correction des armées (Maca) à la demande de ses avocats, pour des «raisons de sécurité».

Par Bernard BOUGOUM