Le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance Ouaga II, informe, dans un communiqué parvenu à Wakat Séra ce lundi 31 juillet 2023, avoir instruit l’ouverture d’une enquête des chefs d’évasion, de complicité d’évasion et de discrédit sur un acte juridictionnel, à la suite de l’intrusion des militaires dans l’affaire dite “guérisseuse” de Komsilga.
“Faisant suite au communiqué du Procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou pour dénoncer les évènements survenus dans la nuit du 28 au 29 juillet 2023 au Tribunal de grande instance Ouaga II, et face à cette énième aggression non fondée et inacceptable des acteurs judiciaires et à l’intrusion intempestive dans les procédures judicaires portant gravement atteinte à l’autorité des actes de justice et à l’indépendance du pouvoir judiciare, je tiens à informer l’opinion publique que j’ai instruit l’ouverture d’une enquête des chefs d’évasion, de complicité d’évasion et de discrédit sur un acte juridictionnel”, lit-on dans le communiqué du procureur du Faso.
Affaire « guérisseuse » de Komsilga: le procureur général donne de la voix
Selon le document signé par le procureur du Faso par intérim Abdoul Kader Nagalo, “vu la gravité des faits”, il a été “instamment demandé aux officiers de police judiciaire en charge des investigations de (…) rendre compte (au procureur) de l’évolution de la procédure, laquelle enquête devant être conduite avec toute la rigueur nécessaire pour situer les responsabilités afin de tirer toutes les conséquences de droit qui s’imposent”.
Tout est parti d’une violence faite sur un homme à Komsilga dont la vidéo sur les sévices a circulé sur les réseaux sociaux, amenant le procureur qui a été saisi d’une dénonciation, à procéder à l’ouverture d’une enquête et instruit le Commissariat de Police de District de Komsilga d’identifier et d’interpeller les auteurs de ces agissements affligeants.
Affaire guérisseuse de Komsilga: le gouvernement appelle au calme
Ainsi neuf personnes ont été interpellées, dont la guérisseuse Amsétou Nikiéma. Alors qu’ils étaient prêts à être amenés en détention, dans le cadre de l’exécution du mandat de dépôt, des militaires ont fait intrusion dans cette affaire exigeant qu’il leur soit remise la nommée Amsétou Nikiéma. Elle a été finalement extirpée entre les mains de la justice.
A la suite de cette “évasion”, des voix, notamment des acteurs judiciaires, se sont élevées contre cette intrusion des militaires et les magistrats, pour protester contre cela, ont suspendu leurs activités.
Par Wakat Séra