Des commerçants du « Marché de la Jeunesse » situé non loin de Zaabre-Daaga, au cœur de Ouagadougou, ont demandé, ce mardi 31 décembre 2024, la «clémence» du chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, suite à une note de l’Office Nationale du Contrôle des Aménagements et des constructions (ONC-AC) du 4 décembre leur sommant de quitter le site sis à la Zone d’aménagement commerciale et administrative (Zaca) avant le 3 janvier prochain.
Dans la journée de ce mardi 31 décembre 2024, pendant que des Burkinabè menaient leurs courses entrant dans le cadre du réveillon du nouvel, les commerçants du « Marché de la Jeunesse » en plein centre-ville de Ouagadougou, eux, étaient mobilisés devant le ministère de l’Habitat, cherchant à voir les responsables de ce département pour résoudre leurs problèmes. Mais, selon le porte-parole de ces commerçants, ils n’ont pas pu voir le ministre car le secrétariat leur a fait comprendre que le ministre est en déplacement. «Ils nous ont dit de demander une audience pour le 2 janvier prochain», a affirmé Seydou Konseiga, porte-parole des commerçants du Marché de la Jeunesse.
«Il y a trois semaines de cela, on nous a envoyé des émissaires pour nous dire qu’on devait déguerpir du marché. Tout a été verbal et on a rien compris. C’est pour cela que nous sommes venu demander au ministre de l’Habitat de voir la réalité des choses. Peut-être que ceux qui collectent les informations ne lui ont pas tout dit ou dit toute la vérité», a expliqué M. Konseiga qui précisé qu’ils valent «500 et toutes les boutiques sont prises».
Parmi ceux qui ont pris des hangars au Marché de la Jeunesse, «il y a des déplacés internes et des jeunes qui ont pris des prêts dans les microfinances et les banques, et peinent actuellement, à les rembourser», a-t-il regretté, plaidant «la miséricorde» du ministre Mikaïlou Sidibé afin qu’il règle la situation en leur faveur. «Nous demandons au ministre de nous accorder un délai pour qu’on puisse travailler afin de pouvoir rembourser nos prêts qu’on sait que les promoteurs et nous sommes en erreur», a-t-il fait savoir.
«Dans la lancée que nous avons vu du président, le capitaine Ibrahim Traoré, nous voyons qu’il est plus là pour la jeunesse. Et donc, nous croyons que si nos doléances le parviennent, il saura quoi faire. Nous soutenons son régime depuis son arrivée, parce qu’il va soutenir la jeunesse pour l’intérêt de la nation », a lancé Seydou Konseiga comme un cri de cœur.
Le représentant des trois promoteurs du Marché de la Jeunesse, Abdoul-Razack Tassembédo, a reconnu qu’ils ont commencé la mise en valeur du marché sans connaitre leurs cahiers des charges. «Quand on a été sommés de quitter les lieux, on avait vu le ministre qui nous avait dit qu’il n’y aurait pas de problème. On avait eu à faire une conférence de presse pour situer le problème et le Président de la délégation spéciale (PDS) nous avait fait part que normalement on doit avoir un site à Ouagadougou», a relaté M. Tassembédo.
Il a continué qu’on leur a fait savoir qu’ils ont un site à Paspanga mais quand ils sont allés sur le site en question, à leur «grande surprise, rien n’était prévu et il y a même déjà d’autres commerçants qui sont là-bas», d’où cette négociation qu’ils veulent engager avec les responsables du ministère pour avoir gain de cause. «Nous souhaitons la clémence de nos autorités, le président du Faso, le ministre et le directeur général de ONC-AC, de nous donner un délai raisonnable pour que les commerçants puissent récupérer parce que nous avons beaucoup investis», a-t-il également lancé.
Fin novembre, M. Tassembédo a précisé lors d’une conférence de presse sur cette affaire que le site en question comprend «42 boutiques externes et 401 internes, avec un taux d’exécution de 95 %», faisant comprendre que la construction de ces boutiques «contribuera à réduire le chômage en créant plus de 1 500 emplois directs et 5 000 indirects. De plus, ce projet soutiendra significativement la jeunesse et les commerçants déplacés internes ayant tout laissé derrière eux à cause de l’insécurité».
Par Bernard BOUGOUM