Vingt-quatre ans après l’assassinat du journaliste d’investigation burkinabè Norbert Zongo et de lutte pour la justice et les libertés démocratiques les premiers responsables du Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et de la Coalition nationale de lutte contre la vie chère (CCVC) en conférence de presse, le mardi 29 novembre 2022, à Ouagadougou, appellent à maintenir la mobilisation citoyenne pour qu’il n’y ait pas d’impunité dans cette affaire et beaucoup d’autres crimes.
Cela fait 24 ans que le journaliste Norbert Zongo a été retrouvé mort calciné sur la route de Sapouy dans le Centre-Ouest du Burkina, alors qu’il enquêtait sur la mort de David Ouédraogo chauffeur de François Compaoré frère cadet de l’ex-président burkinabè Blaise Compaoré.
Cet assassinat a provoqué une mobilisation nationale de protestation, une crise qui a secoué le Burkina Faso. Cela a constitué «le point de départ d’un puissant mouvement national de lutte contre l’impunité des crimes de sang et des crimes économiques, pour les libertés démocratiques et pour le progrès économique et social véritable dans (le) pays», selon Chrysogone Zougmoré, président du CODMPP.
«Le CODMPP et la CCVC, fidèles à leur tradition de lutte, appellent leurs militantes et militants, les démocrates, patriotes et révolutionnaires burkinabè à poursuivre leur mobilisation citoyenne dans la lutte contre l’impunité et pour les libertés démocratiques», a fait savoir M. Zougmoré pour qui «seules la mobilisation et la lutte permettront de traduire devant la justice et de faire sanctionner tous les commanditaires et auteurs des assassinats de Sapouy et bien d’autres crimes».
Depuis la réouverture du dossier de l’assassinat du journaliste et de ses trois compagnons, après la prononciation d’un non-lieu en 2006, il y a eu l’inculpation de trois éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et l’obtention d’un avis favorable des autorités françaises d’extrader François Compaoré. Cette décision d’extradition a été attaquée par M. Compaoré et ses avocats à la Cour européenne des droits de l’Homme.
«Suite à l’avis favorable rendu par les autorités françaises, ce dernier s’agrippe désespérément à tout ce qui pourrait lui permettre d’échapper à la justice burkinabè», a dit le président du CODMPP qui assure que quel que soit le temps que cela prendra, il sera extradé et jugé.
«Pour nous la lutte est aussi importante que les résultats. Plus que les résultats, c’est de montrer que les principes de liberté démocratique sont importants», a laissé entendre Me Prosper Farama, avocat de la famille Zongo.
Pour lui, il est bon que «nous poursuivons dans cette logique» de lutte et de «consolider les acquis.
Pour la commémoration du 24è anniversaire, il est prévu à Ouagadougou, un dépôt de gerbes de fleurs, un recueillement et l’hommage à Norbert Zongo et ses compagnons, aux martyrs de l’insurrection populaire et de la résistance au putsch et autres victimes et un panel sous le thème: «La lutte du peuple burkinabè contre l’impunité et pour l’élargissement des libertés démocratiques, dans le contexte actuel de guerre civile réactionnaire».
Dans les autres localités du pays, il est programmé des assemblées générales, des conférences publiques, des meetings et marches-meetings.
Par Daouda ZONGO