Le Collectif Liberté et Dignité pour la libération de Safiatou Lopez née Zongo (CLD/LZ), regroupant principalement des acteurs de la société civile, a animé ce 8 septembre 2018 une conférence de presse à Ouagadougou pour réaffirmer son soutien à la présidente d’honneur du cadre de concertation nationale des organisations de la société civile (CCNOSC). Ce regroupement avait rencontré la presse le jeudi 30 août 2018 pour exiger la libération de Mme Lopez arrêtée dans la nuit du mercredi au jeudi 30 août dernier.
Le CLD/LZ, dans sa dynamique de défendre la dignité de Safiatou Lopez qui serait arrêtée « brutalement » par la justice militaire, au-delà de la libération de l’opératrice économique que le regroupement demande à cor et à cri, ces militants de droits humains veulent « ouvrir une deuxième dimension du dossier qui est celle de la protection des défenseurs des droits humains et des acteurs de la société civile » de façon générale.
Selon le président du collectif, Siaka Coulibaly, analyste politique, « en l’espace de trois mois », les arrestations des activistes dont «Pascal Zaïda, Naïm Touré et Safiatou Lopez », sont jugées « arbitraires ». Le Burkina Faso « assiste depuis un moment à un certain nombre de cas d’arrestations, de détention des défenseurs des droits humains, des promoteurs de la démocratie », a fait remarquer M. Coulibaly qui dénonce la « légèreté dans le qualificatif des actes qui leur sont reprochés ».
« Nous sommes sur la ligne de défense des droits humains depuis des décennies depuis le régime de Blaise Compaoré (où) nous avons été aux premières lignes des combats pour la démocratisation mais nous menons nos activités en toute liberté », a-t-il rappelé en soulignant que « ce n’est pas maintenant que nous devons avoir peur tous les jours d’être arrêtés, embastillés sans les vraies raisons ».
Lors de cette conférence organisée au domicile privé de Safiatou Lopez, le collectif a présenté Me Christophe Birba qui guidera leur pas dans cette lutte. Et à en croire l’avocat du collectif, deux missions essentielles seront à accomplir dans cette affaire qui continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive.
Il s’agira, selon Me Birba, de « faire en sorte que les actions du collectif soient juridiquement très bien encadrés en vue de la libération provisoire ou totale de Safiatou Lopez, mais aussi travailler à renforcer la défense judiciaire de madame Safiatou Lopez ». La défense de Dame Lopez qu’il assure avec l’avocat principal Me Sylvère Kièmtarboumbou, « a fait de la liberté de (l’opératrice économique) une grande priorité », a-t-il dit.
L’avocat Me Christophe Birba a pour finir invité tous les défenseurs de sa cliente « à encadrer leurs actions sur le fondement de la loi qui a été votée récemment et portant protection des défenseurs des droits humains pour protéger tous ceux qui de façon individuelle ou dans des organisations se battent pour le respect des droits humains au Burkina Faso ».
A en croire le président du collectif Siaka Coulibaly, son regroupement a été contraint de tenir la conférence au domicile privé de Safiatou Lopez parce que la salle de l’ABMAQ qui a avait été initialement retenue, leur a été refusée sans raison à la dernière minute.
Par Bernard BOUGOUM