L’ambassadeur de la France a remis ce samedi 17 avril 2021, le troisième et dernier lot de dossiers d’archives, au ministre délégué en charge de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Maxime Koné, concernant l’affaire de l’ex-président de la Révolution burkinabè, Thomas Sankara, dans le cadre de la coopération judiciaire entre la France et le Burkina Faso.
Ce sont au total trois plis de documents qui ont été remis aux autorités burkinabè ce jour. Ces enveloppes, visiblement scellées, devraient apporter des informations judiciaires pour contribuer à l’avancée de ce dossier qui dure depuis 33 ans.
« Je me réjouis de ce moment solennel de remise du troisième et dernier lot des archives concernant l’affaire Thomas Sankara qui est d’un grand intérêt aujourd’hui pour le Burkina Faso », a affirmé Maxime Koné, pour qui, après cette remise officielle et formelle qui fait suite aux deux premiers lots d’archives déjà transmis au Burkina en 2018, « les autorités françaises ont tenu parole ».
Pour cela, au nom du gouvernement du Burkina Faso, M. Koné a dit sa « gratitude » à la France pour cet « acte qui est hautement symbolique » pour le Burkina Faso. « C’est un acte aussi qui traduit l’excellence de la coopération judiciaire entre la France et notre pays », a ajouté le ministre délégué en charge de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur.
« Nous croyons bien que ces documents, y compris le travail qui est fait par le juge d’instruction du tribunal militaire du Burkina Faso, vont permettre de nous éclairer sur cette affaire que le monde entier attend. Nous osons croire que ces documents vont permettre d’avoir des informations complémentaires » pour la manifestation de la vérité dans ce dossier emblématique, a-t-il affirmé, rassurant que son département va « transmettre » les documents au ministère de la Justice du Burkina Faso.
L’ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade, lui aussi s’est également réjoui de cette remise qui témoigne de la volonté des autorités françaises à contribuer à la lumière sur ce dossier. « Les deux premiers lots ont été transmis aux autorités burkinabè en octobre et décembre 2018 », a fait noter Luc Hallade, précisant qu’il s’agissait « d’une cinquantaine de documents ».
« Ce troisième lot concerne les archives du ministère français de l’Intérieur qui dispose de documents en lien avec l’assassinat de Thomas Sankara », a poursuivi monsieur l’ambassadeur qui a rappelé qu’en novembre 2017, le président français, Emmanuel Macron avait pris l’engagement de déclassifier les dossiers en rapport avec l’affaire Thomas Sankara, et cette action s’inscrit dans ce sens.
Cette remise intervient à un moment où la justice militaire burkinabè a formellement prononcé mardi dernier, l’inculpation de l’ex-président Blaise Compaoré, pour « attentat, complicité d’atteinte à la sûreté de l’Etat, assassinat et recel de cadavre ».
Par Bernard BOUGOUM