Le mouvement de la société civile burkinabè, le Rassemblement patriotique, qui dit condamner les affrontements intercommunautaires survenus dans le Centre-Nord du Burkina, dans la nuit du 31 décembre 2018 au 1er janvier et le 2 janvier 2019, après une attaque armée ayant coûté la vie au chef de village de Yirgou, a appelé, ce samedi 5 janvier 2019 face à la presse, les Burkinabè à éviter « de développer ce style de stigmatisations » au risque de faire « disparaitre » le pays.
« Le Rassemblement patriotique condamne fermement ces violences et la stigmatisation ethnique qui les caractérise », a affirmé l’artiste musicien Océan, un des porte-paroles de ce mouvement qui appelle les populations « au plus grand discernement pour ne pas tomber dans le piège « des forces du mal » qui consisteraient à une entremise belliciste (des) ethnies dont le vivre ensemble est reconnu depuis l’époque ancestrale ».
Cette organisation, qui « encourage la justice à se saisir du dossier avec la plus grande diligence afin que les victimes soient rétablies dans leur droit et que les coupables subissent la rigueur de la loi », exhorte « le gouvernement à tout mettre en œuvre pour le rétablissement effectif de l’ordre et la sécurité dans ladite localité ».
Le Rassemblement patriotique qui propose aux autorités « de procéder à la mise en place sans délais de comités de vigilance dans tous les villages du Burkina Faso, en se servant de l’expérience de la révolution avec les CDR (Comité de défense de la révolution) ».
« Un tel cadre fera du citoyen le premier acteur de la sécurité nationale et réglera l’épineuse question des groupes d’auto-défense », a conclu Océan qui a coanimé la conférence de presse avec l’artiste Dick Marcus.
Les affrontements inter-communautaires survenus dans le Centre-Nord auraient fait 46 morts selon le ministre burkinabè en charge de la Communication, porte-parole du gouvernement, Rémis Dandjinou qui était sur le plateau de la télévision nationale, ce vendredi 4 janvier 2019. En réaction à l’attaque qui aurait coûté la vie au chef du village de Yirgou, des populations de la localité s’en sont pris violemment à des peuhls, qui selon eux seraient de connivence avec les assaillants.
Par Daouda ZONGO