Après leur prise du pouvoir en Afghanistan le 15 août dernier, les talibans ont dévoilé, le mardi 7 septembre 2021, leur nouveau gouvernement jugé «non inclusif par nombre d’observateurs. 30 des 33 ministres sont Pachtounes et sont affiliés au mouvement taliban depuis longtemps, rapportent nos confrères de RFI qui indiquent qu’aucune femme ni de minorité religieuse ou ethnique ne figurent dans le nouvel Exécutif en Afghanistan.
Le nouveau gouvernement, dont quelques membres ont été nommés le mardi 7 septembre dernier, sera dirigé par Mohammad Hassan Akhund. Le numéro deux de cet exécutif est désigné en la personne de Abdul Ghani Baradar, le cofondateur des talibans, lui qui a conduit les négociations de Doha avec les Américains ayant abouti au retrait des forces étrangères de l’Afghanistan.
Dans la nouvelle équipe dirigeante, le mollah Yaqoub, fils du mollah Omar, est nommé ministre de la Défense, alors que le ministère de l’Intérieur est attribué à Sirajuddin Haqqani qui dirige le bras armé du mouvement taliban, un réseau terroriste qui a été à l’origine de nombreuses attaques perpétrées les 20 dernières années dans le pays. Amir Khan Muttaqi, négociateur taliban à Doha, est nommé à la tête du ministère des Affaires étrangères.
«Le gouvernement n’est pas au complet», avait souligné le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid. En effet, des portefeuilles «clés» dont ceux de l’Économie et de la Justice n’ont toujours pas été pourvus.
Néanmoins de nombreuses voix s’élèvent contre le nouveau gouvernement en instance de formation, la plupart dénonçant un «gouvernement de mollahs, sans diversité et non inclusif». Des analystes remettent en cause les compétences de ceux qui ont été nommés, estimant qu’ils n’ont aucune expérience de gouvernement et ne sauront dominer que par la force.
Siaka CISSE (Stagiaire)