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Afrique de l’Ouest : miser sur les échanges transfrontaliers pour l’accès à une électricité abordable et fiable

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Banque mondiale

La Banque mondiale apporte 300 millions de dollars pour aider le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Libéria, le Mali et la Sierra Leone à mettre en œuvre les réformes sectorielles nécessaires pour créer avec succès un marché régional de l’électricité.

WASHINGTON, 28 juillet 2020 — Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui l’octroi d’une enveloppe de crédits et de dons d’un montant total de 300 millions de dollars de l’Association internationale de développement (IDA)* afin de soutenir des réformes qui favoriseront les échanges transfrontaliers d’électricité en Afrique de l’Ouest.

Le Programme de financement à l’appui des politiques de développement pour le commerce régional de l’énergie en Afrique de l’Ouest a pour objectif de lever les obstacles aux échanges d’électricité, avec à la clé des tarifs plus bas pour les consommateurs, une compétitivité accrue pour les entreprises et un approvisionnement plus résilient et fiable. Seulement 50 % de la population en Afrique de l’Ouest a accès à l’électricité, qui plus est à un coût parmi les plus élevés du monde, et notamment deux fois supérieur au prix observé globalement en Afrique de l’Est. En outre, en raison des dysfonctionnements des réseaux, les services d’électricité sont loin d’être fiables, avec des coupures qui atteignent en moyenne 44 heures par mois.

Les pays membres de la Commission économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) collaborent depuis une dizaine d’années à la mise en place d’un marché de l’électricité totalement intégré, dans le cadre du système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain. Ils auront achevé, d’ici quelques années, les principales interconnexions qui permettront de relier leurs réseaux. Le programme approuvé aujourd’hui vient appuyer l’application d’un programme de réformes qui permettra aux pays concernés — Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Libéria, Mali et Sierra Leone — de mettre en œuvre des politiques qui faciliteront des échanges transfrontaliers d’électricité produite à partir de gaz naturel, d’énergie hydraulique et renouvelable, plus propre et à bas coût. Ces sources d’approvisionnement permettront de remplacer les petites centrales au fioul et les générateurs à diesel, plus coûteux, et d’améliorer l’efficacité des services d’électricité.

« L’Afrique de l’Ouest possède un immense potentiel dans la production d’énergie propre et verte, dont les pays peuvent tirer parti, en s’unissant, pour fournir à leurs habitants une électricité meilleur marché et favoriser la création d’emplois, souligne Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale. Le système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain a posé un jalon essentiel en reliant les réseaux nationaux, et le temps est venu à présent de concrétiser tous les atouts du marché régional de l’électricité. La mise en place de politiques coordonnées, conjuguées à des institutions efficaces et des cadres réglementaires adaptés, permettra d’améliorer la confiance dans le fonctionnement du commerce d’électricité en Afrique de l’Ouest et d’accéder à une ère nouvelle placée sous le signe d’une énergie fiable et abordable. »

La nouvelle opération soutient un programme régional de réforme de l’énergie qui s’articule autour de trois axes. Le premier axe a pour objectif de renforcer la confiance dans la bonne application des accords commerciaux en appuyant la sécurisation des paiements des échanges d’énergie. Le deuxième axe soutient la mise en œuvre de décisions d’investissement au coût le plus bas, privilégiant des solutions régionales et promouvant la concurrence. Enfin, le troisième axe vise à renforcer la transparence en traitant la question de la solvabilité des compagnies d’électricité nationales et en garantissant l’information du marché sur les grandes décisions d’investissement qui ont une incidence sur l’offre et la demande.

« Ce programme jouera un rôle fondamental pour la réalisation de notre objectif de marché régional de l’énergie, et je tiens à remercier la Banque mondiale pour son soutien, indique Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la CEDEAO. Le système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain va continuer à progresser et s’attacher, grâce à ce soutien, à aider ses pays membres à collaborer et coordonner les réformes nécessaires pour développer le commerce régional de l’électricité et avoir ainsi accès à un approvisionnement plus abordable et plus fiable. L’optimisation des ressources énergétiques de la région permettra de mettre en place des systèmes électriques efficaces et résilients qui permettront à leur tour de rendre nos économies plus productives et inclusives. La CEDEAO continuera à être un partenaire solide en vue de la réalisation de cet objectif. »

Le Programme de financement à l’appui des politiques de développement pour le commerce régional de l’énergie en Afrique de l’Ouest est le premier financement de ce type à recourir au guichet régional de l’IDA. Ce dispositif permet à la Banque mondiale de soutenir des réformes qui visent à atteindre un objectif commun à plusieurs pays de manière coordonnée. Le programme constitue une étape décisive dans le processus d’intégration régionale en Afrique de l’Ouest en apportant son soutien à l’application de la directive de la CEDEAO sur la sécurisation des échanges transfrontaliers d’énergie électrique en Afrique de l’Ouest, adoptée en décembre 2018 dans le but de créer un marché régional de l’électricité. Les retombées économiques de ce marché sont évaluées à 665 millions de dollars par an pour l’ensemble des pays concernés, avec une réduction d’un tiers du coût moyen de la production d’électricité dans la région.

* L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à taux faible ou nul pour financer des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et améliorer la vie des plus démunis. L’IDA figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 76 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique. Ses ressources bénéficient concrètement à 1,6 milliard de personnes. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités de développement dans 113 pays. Le volume annuel de ses engagements s’est élevé en moyenne à 21 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 61 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.