A moins d’un miracle, la page Zuma, ouverte un certain 9 mai 2009 est sur le point d’être définitivement tournée après un double septennat des plus tumultueux du sulfureux président Sud-Africain, qui doit dire adieu au fauteuil présidentiel dans deux ans. Son règne aura été émaillé par bien des scandales. Jacob Zuma qui tente de transmettre le pouvoir sous la couette, à son ex-épouse Nkosazana Dlamini, aura, en un temps record accentué la nostalgie de Nelson Mandela, après avoir succédé à Thabo Mbeki, comme leader du mythique ANC et donc président de l’Afrique du sud. Alignant bourde sur bourde, dans une gouvernance faite d’affaires de corruption et de faits divers sexuels, celui qui sera, dans deux ans l’ancien président de l’Afrique du sud a pratiquement fait l’unanimité contre lui, dans un parti dont l’aura a transcendé les frontières de son pays, voire du continent. Certes, le chef de l’Etat aura gardé intacte l’ascendance de l’Afrique du sud sur les autres pays africains en tant que qu’un des géants économiques du continent avec le Nigéria, mais son bilan sur le plan national, s’il n’a pas été catastrophique n’en n’est pas moins déplorable. C’est avec Jacob Zuma que le Congrès national africain aura perdu des élections locales importantes. Jacob Zuma sera alors lâché de toutes parts. Même par la Cosatu, la puissante confédération syndicale sud-africaine. Dans la foulée, le Parti communiste (PC) et d’autres alliés de l’ANC, le Congrès des syndicats sud-africains qui a été de toutes les luttes au pays de Nelson Mandela, dès sa création en 1985, ont exigé la démission du président sud-africain.
Jacob Zuma a sans doute fini de faire la preuve de son impopularité qui n’a d’égale que l’ampleur des impairs par lui accumulés par le champion du Congrès national africain. L’étau s’étant de plus en plus resserré autour du chef de l’Etat sud-africain, avec les Combattants pour la liberté économique (EFF) du bouillant Julius Malema, qui lui ont tourné le dos depuis lors pour devenir ses plus acharnés adversaires, l’homme s’est considérablement affaibli et ce n’est pas son soutien à son ancienne épouse et ex-présidente de la Commission de l’Union africaine, Dlamini Zuma qui lui donnera des chances de survie politique. Corruption, clientélisme, et bien d’autres légèretés dans la gestion du pouvoir d’Etat ont fini par dénuder le roi qui est acculé de toutes parts par les étudiants, les opposants politiques classiques, tout comme ceux sortis des propres rangs de l’ANC. L’héritage de Nelson Mandela semble trop lourd à porter par Jacob Zuma dont l’emprise politique s’est réduite comme peau de chagrin pendant que les radicaux de l’EFF et les libéraux de Democratic Alliance (DA), parti du centre droit ont conforté leur influence sur la vie socio-politique sud-africaine.
Si les deux candidats à la succession de Jacob Zuma, en l’occurrence le vice-président, Cyril Ramaphosa et Nkosazana Dlamini Zuma sont au coude-à-coude, avec tout de même une bonne longueur d’avance pour le premier qui vient de bénéficier du soutien de présidente de l’Assemblée nationale sud-africaine, Baleka Mbete, il est fort à parier que le successeur de Jacob Zuma aura fort à faire pour recoller les morceaux et redonner à l’ANC son lustre d’antan.
Par Wakat Séra