Accueil Editorial Afrique: la Suisse doit encore beaucoup d’argent aux peuples!

Afrique: la Suisse doit encore beaucoup d’argent aux peuples!

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La Suisse doit rendre plus que l'argent de Sani Abacha aux Africains (Ph. bizintelng.com)

La Suisse devrait rendre bientôt, 321 millions de dollars représentant une partie des 5 milliards de dollars représentant le pactole qu’aurait détourné feu Sani Abacha, du temps de son règne sans partage sur le Nigéria. Faut-il rire ou pleurer de cette nouvelle, qui, en tout cas réjouit le géant de l’Afrique de l’ouest qui devrait pouvoir verser cette manne inespérée dans un fonds de son programme national de lutte contre la pauvreté? C’est un secret de polichinelle, les banques suisses gardent encore dans leurs comptes un trésor inimaginable amassé sur le dos des Africains par leurs dirigeants véreux, corrompus et gloutons qui ont toujours confondu les richesses nationales avec leur propre patrimoine. Certes, plus que les anciens chefs d’Etat africains pour qui la course à l’accumulation en Suisse et dans le reste de l’Europe était comme un challenge, les nouveaux ont trouvé d’autres coffres forts à travers le monde et ses nombreux paradis fiscaux. Mais, il n’en demeure pas moins que c’est à la sueur du front de leurs concitoyens que ces chefs ont placé toute cette fortune qui, mise à la disposition du continent suffirait à lui assurer son développement. Ce développement qui reste un gros serpent de mer depuis les indépendances jusqu’à nos jours, alors que certains dirigeants poussant même le ridicule à son comble, déclarent dans leurs harangues politiciennes conduire leurs pays en réalité pauvres et très endettés, vers l’émergence. Des échéances sont mêmes fixées à travers des actions sans vision dans lesquelles ils embarquent les peuples frappés d’obscurantisme notoire.

Toutefois, grâce à l’émergence de sociétés civiles de plus en plus aguerries sur le continent noir et l’activisme d’ONGs et de mouvements occidentaux qui en ont marre de cette pratique dont profitent et abusent des hommes d’Etat européens, les lignes sont en train de bouger. C’est dans cette logique qu’il faut se réjouir des craintes et de la panique que créent les procès des biens mal acquis dans les rangs des dirigeants africains qui mettent les économies de leurs pays en lambeaux pour s’ériger des villas cossues sur la côtes françaises ou espagnoles. Alors que pour le moindre rhume ils prennent l’avion pour des soins dans les meilleurs hôpitaux occidentaux, leur cupidité méchante, transforment les centres de santé de leurs pays en mouroirs où tombent comme des mouches, femmes, enfants, jeunes et vieilles personnes. Comble d’ironie, ceux sont les mêmes dirigeants pleins aux as, immensément riches des biens détournés de leurs pays qui tendent la sébile au nom de pauvres citoyens qui serrent la ceinture pour leur permettre de porter leurs bretelles. S’il faut vouer aux gémonies ces gouvernants qui organisent le pillage systématique des ressources de leurs pays, on ne saurait épargner leurs soi-disant bailleurs de fonds et autres partenaires techniques qui sont de véritables complices dans cette entreprise criminelle de détournement à grande échelle.

La Suisse doit faire plus que rendre l’argent des Nigérians qu’aurait volé Sani Abacha. Elle, et tout le reste des pays occidentaux qui ont encore dans leurs banques ce genre d’argent sale doivent le rendre. Ce ne serait que justice rendue, au lieu de s’en servir pour faire resplendir leurs économies alors que les véritables propriétaires ne sont maintenus en vie que par le biais de la perfusion financière des aides et de la Banque mondiale.

Par Wakat Séra