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Afrique: le Covid-19 remonte, le vaccin se fait attendre

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L'Afrique attend ses doses de vaccin (Ph. bbc.com)

L’Afrique attendra encore, et comme toujours, que les bons samaritains européens, américains, ou chinois veuillent bien lui faire parvenir, quelques flacons du vaccin contre le Covid-19. Alors que, malgré les diverses polémiques, justifiées ou pas, que le vaccin contre le coronavirus suscitent, les premiers patients ont déjà reçu les premières précieuses gouttes, aux Etats-Unis, au Royaume Uni, au Canada, en Russie, en Chine, et ailleurs, l’Afrique, le «berceau» de l’humanité, mais aussi des maladies, comme le paludisme, et de la pauvreté est encore au stade des interrogations sur son sort.

Pourtant, les statistiques remontent en flèche, en ce qui concerne les cas contaminés, et parfois les décès, les campagnes électorales et les élections, étant passées par là, drainant des marrées humaines qui ont royalement foulé aux pieds, toutes les pratiques liées au respect des gestes barrière. Même les plus simples de ces mesures, notamment le lavage des mains au savon et le port du masque, ont été ignorées. Il en est encore de même, dans nombre des écoles, collèges et lycées où enseignants et apprenants se croisent et se mélangent, comme si le Covid-19, c’était un poisson d’avril! Et le vaccin qui se fait attendre!

Gratuit et non obligatoire dans les pays de «derrière la mer», en Afrique, on ne sait même pas combien il va coûter, si les traditionnels partenaires techniques et financiers ne crachent pas au bassinet de l’aide à la coopération. Sur le continent noir, si on arrive à l’avoir, l’inoculation du liquide salvateur sera-t-elle obligatoire ou volontaire? Une chose est certaine, la diabolisation du vaccin et les relents de paternalisme d’un autre âge, qui ont vicié le débat sur le sujet, sans oublier les mille et une infox sur le produit contre le Covid-19, et qui ont fait le tour des réseaux sociaux, continueront à peser dans la balance. Pourtant il s’agit de sauver des vies en danger!

De toute façon, bien que les tendances sont repassées, de façon spectaculaire, à la hausse, les Africains, jusqu’ici, relativement épargnés par les ravages du virus, s’accrochent, invariablement, à la formule consacrée: «Dieu est avec nous». Certes, pour un croyant, en Dieu ou aux mânes des ancêtres, la foi est un facteur déterminant et même vital. Sauf que nous oublions que nos religions les plus importantes, en l’occurrence, le catholicisme et l’islam, nous sont venues de ces continents où la course au vaccin contre le Covid-19 fait rage. Dieu a-t-il fui ces pays, pour venir se tenir, bien au chaud, dans les églises et mosquées africaines, bondées de monde tous les dimanches et vendredis?

Aides-toi et le ciel t’aidera, énonce, pourtant, le proverbe. Même si les prévisions dramatiques annoncées, au début de la pandémie, par les grands experts de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), se sont révélées inexactes, pour le plus grand bonheur de l’Afrique qui ne dispose pas de moyens de prise en charge convenable, il est temps de revenir au respect des gestes barrière. Et surtout de commencer à courir derrière le vaccin à portée de main et de bourse, qu’il s’appelle Moderna, Pfizer, Spoutnik V, AstraZenecca, Sinopharm/Wuhan ou Sanofi.

Et, même si la maladie sévit essentiellement dans ces pays dits puissants, où elle fait des ravages, la logique et l’assistance à personne en danger, voudraient que nos éternels «bienfaiteurs» songent à faire couler le vaccin vers l’Afrique, qui ne sait même pas si elle est sortie de la première vague ou si elle se trouve dans la deuxième ou troisième. En tout cas, l’OMS avait promis à l’Afrique, au moins 220 millions de doses initiales, une fois un vaccin approuvé! Cette promesse tient-elle toujours? Question à une dose de vaccin!

Par Wakat Séra