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Afrique: menace d’épidémies de méningite de type A

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La directrice régionale de l'OMS Afrique

Avec le retard des campagnes de vaccination contre la méningite qui ciblaient plus de 50 millions d’enfants en Afrique, à cause de la Covid-19, les pays africains se retrouvent exposer à un risque accru de flambées épidémiques de méningite de type A, alors que c’est une maladie qui a été quasiment éliminée sur le continent, a affirmé, le jeudi 8 septembre 2022 face à la presse, Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique.

La directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé pour l’Afrique Dr Matshidiso Moeti, le directeur des Services techniques du Serum Institute de l’Inde Pr François Marc Laforce et la directrice exécutive de Care and Development Centre (CADEC – Centre de soins et de développement), Nigéria Omorodion Rhoda, ont tenu, ce jeudi 8 septembre 2022, une conférence de presse en ligne, pour attirer l’attention des pays africains sur le risque accru de flambées épidémiques de méningite de type A.

Avec les efforts de lutte menés à travers les campagnes de vaccination, des progrès ont été enregistrés. «Au cours des douzaine d’années 350 millions d’Africains dans 24 pays de l’Afrique ont reçu une seule dose de vaccin MenAfriVac (contre la méningite) depuis 2010 et la maladie a quasiment disparu dans tous les pays où on a mené des campagnes de vaccination», a fait savoir Pr Laforce qui informe qu’ «à ce jour, entre 600 000 à 1 million de cas de méningite bactérienne ont été prévenus».

Mais avec la pandémie de la Covid-19, il y a eu un retard avec les campagnes de vaccination contre la méningite qui ciblaient plus de 50 millions d’enfants en Afrique. Selon l’OMS cet état de fait expose la Région africaine à un risque accru de flambées épidémiques de méningite de type A, une maladie quasiment éliminée sur le continent.

La pandémie de la maladie à coronavirus a perturbé les services de prévention et de contrôle de la méningite, avec une forte baisse de la surveillance de la maladie, de la confirmation des cas en laboratoire et des enquêtes sur les flambées, a laissé entendre la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti.

La lutte contre cette maladie avant la Covid-19 a entraîné une diminution des décès dus à la méningite de type A et à d’autres types de micro-organismes. «50 % des personnes atteintes de méningite sont décédées des suites de cette maladie en 2004», selon l’OMS mais qui ajoute que ce sont «95 % des cas (qui) ont survécu en 2021». «En accordant la priorité à la riposte contre la Covid-19, nous ne devons pas perdre de vue les autres problèmes de santé», a rappelé Dr Moeti.

Pour mener à bien la lutte contre cette épidémie, l’OMS et ses partenaires ont établi une feuille de route visant à enrayer les flambées de méningite bactérienne d’ici à 2030. Ainsi, la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique a exhorté les pays à accélérer la mise en œuvre de la nouvelle feuille de route régionale de l’OMS dès à présent, avant le début de la saison de la méningite en janvier 2023.

Malgré le fait qu’il n’y a pas eu de cas de méningite de type A, au cours des cinq dernières années, en Afrique, des flambées épidémiques continuent de se produire et sont causées par d’autres types de bactéries méningococciques.

En 2021, une flambée épidémique qui a duré quatre mois a fait 205 morts en République démocratique du Congo. De plus, la Région africaine abrite le plus grand nombre de nouveaux cas de méningite dans le monde et se trouve être la seule Région encore touchée par des épidémies de cette maladie. Le continent enregistre 100 cas de méningite pour 100 000 habitants, l’incidence la plus élevée au monde. «Plus de 400 millions d’Africains restent exposés au risque de flambées saisonnières de méningite, mais la maladie est restée loin des projecteurs pendant trop longtemps», a déclaré Dr Moeti.

L’adoption de la feuille de route pour vaincre la méningite bactérienne dans la Région africaine d’ici à 2030, vise à renforcer le diagnostic, la surveillance, le traitement, le plaidoyer et la vaccination. Ainsi, dans le but d’éliminer les flambées épidémiques et de réduire de 70 % les décès et de 50 % les infections.

Par Daouda ZONGO