Des artistes burkinabè, en soutien à leur « sœur » Adja Divine de son vrai nom Adjaratou Diessongo, accusée de vol de bébé et agressée le 23 mai, ont marché samedi 27 sur l’avenue de l’Insurrection populaire pour dénoncer « un manque de maturité de la population », a constaté un journaliste de Wakat Séra.
Munis de banderoles où ils condamnent les violences que connait le Burkina depuis un certain moment, c’est par une marche pacifique et silencieuse que les manifestants ont exprimé leur mécontentement face à ce qui est arrivé à Adja Divine.
« Pour nous femmes du Burkina, le viol public de l’intimité d’une femme, comme l’a subi notre sœur, n’est pas réparable car les conséquences psychologiques sont incommensurables pour toute la famille, et dénote un manque de maturité et de bassesse dont la population a fait preuve », a indiqué Mariame Améty Méria Dramé, présidente de l’Association burkinabè des Femmes Artistes-musiciennes qui est la base de cette manifestation.
Pour éviter ces genres de violences, les marcheurs ont souhaité que les « autorités renforcent la sécurité » et invitent « la population à se référer tout le temps à la justice parce qu’on ne peut pas se rendre justice soi-même sinon à un moment donné ça sera de l’anarchie ».
« Nous souhaitons vivre ensemble dans la paix, l’harmonie et c’est ce que nous avons voulu montrer ce matin », a affirmé Mme Dramé.
Pour elle, l’incident survenu le 23 mai « montre que ce peuple est à la dérive et que les agents chargés de la sécurité devront être renforcés pour plus de professionnalisme dans les différentes interventions de terrains, afin de pouvoir faire face à cette problématique de l’incivisme violent ».
A l’issue de la marche une déclaration a été remise au responsable du ministère de la Promotion de la femme, où l’Association burkinabè des Femmes Artistes-musiciennes, invite la ministre Laure Zongo/Hien à « croire à (leur) détermination sans pareille et forte attente à des mesures concrètes pour l’élucidation de tous les dossiers de violations flagrantes des droits des femmes et en l’occurrence celui de Adjaratou Diessongo qui est une vraie humiliation ».
Mardi 23 mai, l’artiste musicienne Adja Divine a été agressée par des riverains de l’avenue de l’Insurrection, qui l’accusaient du vol de bébé.
Daouda ZONGO