Des passagers de la compagnie aérienne Air Burkina, ont été émus, le mercredi 2 octobre 2024, après avoir effectué le premier vol du nouvel Embraer 190 XT-ABI, acquis sur fonds propres de l’Etat, une première de l’existence de la société. Le voyage « était très confortable… Nous allons travailler à ce que Air Burkina aille de l’avant », a déclaré Julienne Démbélé/Sanon, Ambassadrice du Burkina Faso auprès de la République sœur du Mali.
Air Burkina, après près de six mois de difficultés qui a causé l’arrêt des activités de la compagnie, s’est doté d’un avion, un Embraer 190 XT-ABI, qui, après 20h de vol, de la Chine en passant par l’Inde, Addis Abeba (Ethiopie), Libreville (Gabon), Lomé (Togo), a atterri samedi dernier à Ouagadougou. Le directeur général de Air Burkina, Azakaria Traoré avait annoncé que sa compagnie reprenaient les vols le mercredi 2 octobre 2024. Et, convié pour le vol inaugural, nous n’avons pas voulu rater ce voyage qui sonnait la renaissance de la compagnie nationale burkinabè, pour rien au monde.
Dès 6H à notre réveil, nous préparons l’essentiel pour être à l’aise lors de ce voyage dont le trajet à parcourir est Ouagadougou-Bamako-Dakar et Dakar-Bamako-Ouaga. Arrivée au siège de Air Burkina où le rassemblement était prévu pour la presse, nous avons vu des travailleurs enthousiastes bien à la tâche car le jour tant attendu est enfin arrivé. Air Burkina a désormais son propre appareil et s’apprête à vivre cette première expérience dans l’espoir de reconquérir sa place de leader dans les ciels de l’Afrique de l’Ouest.
Emotions à toutes les étapes du vol inaugural de Air Burkina
Arrivée à l’aéroport international de Ouagadougou, nous avons constaté le même enthousiasme et le même engouement. Que ce soit chez les travailleurs comme les passagers, il y régnait une ambiance bonne enfant à toutes les étapes. Un peu de stress pour certains lors des contrôles et autres formalités aéroportuaires. Ce voyage est aussi un moment de retrouvailles entre des passagers fidèles à Air Burkina et aussi entre les employés et les travailleurs de l’aéroport de Ouagadougou. Des accolades, des embrassades, des tapes, des taquineries…illustrent bien notre constat. Certains clients disent être très fiers de cette reprise de Air Burkina qui incarne l’image du pays des « Hommes intègres » dans les capitales et les ciels des pays de la sous-région.
Dans l’avion, des passagers rivalisent d’ardeur pour faire de belles photos pour immortaliser leur présence à ce voyage mais aussi pour la postérité. Avec joie, ils se prêtent aux jeux des objectifs des appareils photos et des caméras des journalistes, mobilisés à l’occasion pour être témoin de ce vol annonçant la renaissance de la compagnie nationale. Même des personnalités à bord de l’avion en classe affaire, acceptent les multiples sollicitudes pour les besoins d’images des passagers et de l’équipe du vol.
Quand il a été annoncé la fin de l’embarquement et que tout est prêt pour le décollage, des passagers de façon spontanée se sont mis à applaudir, exprimant leur joie de voir enfin ce vol inaugural de l’Embraer 190 XT-ABI se réaliser pour leur bonheur, le bonheur de tout le pays.
Des passagers trouvent le voyage « très confortable »
« Nous sommes très ravis d’avoir effectué ce vol inaugural à bord de Air Burkina, une fierté nationale. Nous remercions les plus hautes autorités de notre pays qui ont accordé une attention particulière à ce dossier. Nous remercions les travailleurs de Air Burkina pour leur patience », a déclaré l’Ambassadrice du Burkina Faso auprès de la République du Mali, Julienne Démbélé/Sanon. Pour Mme l’Ambassadrice, le voyage « était très confortable, l’atterrissage était bien, (…)». « En tout cas, nous avons des professionnels qui nous permettent de voyager en toute quiétude et donc, nous allons travailler s’il plaît à Dieu à ce que Air Burkina aille de l’avant », a ajouté la diplomate qui a invité les citoyens de l’espace de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), à voyager à bord de Air Burkina car le Burkina ne va pas s’arrêter en si bon chemin. « Nous allons travailler à ce que Air Burkina prospère », a-t-elle renchéri.
« Le vol était bien. Donc, nous allons dire chapeau à Air Burkina. On est très heureux, nous autres Burkinabè, de savoir que Air Burkina is back (est de retour). Ce qu’on souhaite pour Air Burkina, c’est encore beaucoup plus d’aéronefs. Qu’il reprenne sa place de numéro 1 dans la sous-région. Voilà notre espoir et notre souhait », a répondu Ahmed Ouédraogo, animateur télé et Maître de cérémonie de renom, plus connu sous le pseudonyme « Big Ben ».
Sur le plan de la qualité technique de l’avion, Big Ben donne son appréciation. « Vous avez vu comment on a décollé, c’était impeccable. Pendant le vol, il n’y a pas eu de secousses. Et au moment de l’ajournement au sol, au moment où le train touche le tarmac, c’est un moment assez important pour un vol. Et c’est là qu’on juge la qualité d’un vol. Franchement, ça été impeccable de bout en bout », a-t-il affirmé, continuant en ces termes : « Nous sommes heureux et étonnés car on n’a même pas le sentiment qu’on a fait au tant de kilomètres. On n’est pas fatigué, tout va bien».
Pour les hommes d’affaires, Big Ben leur conseille Air Burkina. « Il n’y a rien de tel qu’un tel avion pour les hommes d’affaires parce que, eux qui vivent dans le stress, n’ont pas besoin d’en rajouter encore par un mauvais vol. Donc, je dis il faut conseiller Air Burkina à tous les hommes d’affaires de la sous-région parce que vous voyagez sans avoir l’impression d’avoir avaler des milliers de kilomètres ».
Même euphorie aux aéroports internationaux Modibo Keita-Siénou à Bamako et à Blaise Diagne à Dakar
A Bamako où la compagnie a atterri à 11H55 (Gmt) à l’aéroport international Modibo Kéita-Siénou où il faisait 32° Celsius. A Dakar, c’est à 14H40 (Gmt) que l’Embaer 190 de fabrication brésilienne, a foulé la piste d’atterrissage pendant qu’il faisait 30° Celsius. Des passagers ont encore célébré les descentes de l’appareil de Air Burkina à ces endroits par des applaudissements. Ce fut la même chose sinon plus, à l’atterrissage final, à Ouagadougou, à 20H26 (Gmt). A Bamako comme à Dakar, c’était également de bons moments de retrouvailles entre travailleurs maliens et sénégalais, et travailleurs burkinabè pour le compte de la compagnie d’une part, et entre travailleurs de la compagnie et des employés de ces deux aéroports d’autres. Des embrassades par-là, des rires par ci, des clins d’oeil, … illustraient la joie qui animaient ce beau monde dans l’avion, à chaque arrêt.
Le directeur général de Afrikayes Air Mali, Souleymane Sirima Sidibé, une société qui entretient un partenariat avec la compagnie burkinabè, s’est réjoui à plus d’un titre d’avoir effectué ce premier vol après des moments d’arrêt de Air Burkina. « Nous sommes au Mali, les premiers partenaires de Air Burkina depuis 2018. La relance des activités de Air Burkina va soulager les populations de l’AES en un mot. Depuis des années, Air Burkina était notre fierté. Donc, félicitations à Air Burkina aux autorités du Burkina, du Mali et du Sénégal qui ont facilité ce vol inaugural », a apprécié M. Sidibé qui a souligné qu’il y a un partenariat social, stratégique entre Air Burkina et Afrikayes.
« On a déjà beaucoup fait ensemble et on va continuer dans ce sens. Concernant par exemple le Hadj où Air Burkina convoie directement les pèlerins à partir de Bobo-Dioulasso pour la Mecque, on veut voir comment (la compagnie) peux le faire ici pour certaines de nos régions », a-t-il dit.
Noufou Rabo, travailleur à Air Burkina, a participé du début jusqu’à la fin de ce vol inaugural de la compagnie burkinabè qui s’est « très bien » déroulé. Il a remercié tous les acteurs qui ont permis à ce que ce voyage se fasse, notamment, les autorités. « Vraiment c’était agréable. Vivement que les choses reprennent pour le bonheur des travailleurs. Ce premier vol pour Air Burkina, on peut dire que c’est un nouveau départ pour retrouver les airs que nous avons manqué pendant un bon bout de temps. C’était vraiment un plaisir de nous retrouver encore ».
Des passagers lancent un appel aux voyageurs aériens
Prisca Soulama, agent commercial dans une agence de voyage, a été du vol Ouaga-Bamako-Dakar. Pour elle également, tout s’est « très bien » passé. « Mes impressions sont bonnes. Je souhaite bon vent à Air Burkina et que ça continue ainsi. L’accueil c’est bien, les commandants de bord sont accessibles et aimables, ça fait plaisir. Il n’y a pas eu de souci majeur en tout cas au cours de ce trajet », a-t-elle apprécié, soutenant qu’« à (son) niveau, le décollage était bien, l’atterrissage aussi ».
« L’appareil est super, même si entre-temps j’avais froid. J’exhorte vraiment nos populations à consommer Burkinabè, c’est-à-dire Air Burkina, cela va faciliter beaucoup de choses en termes de prix », a lancé cette passagère.
Journaliste culturel et influenceur, Tibiafouba Madiéga, a signifié que ce vol est d’abord un sentiment de satisfaction et de fierté pour lui de savoir que son pays a encore de nouveau sa compagnie aérienne qui vole. « Air Burkina avant tout, c’est l’image du pays, c’est une marque pour le Burkina Faso. Vous êtes dans le vol avec nous, vous avez vu les conditions d’embarquement, de décollage et d’atterrissage, à Bamako et à Dakar, les conditions sont réunies », s’est-il exprimé.
« En tout cas, félicitations aux autorités du Burkina Faso qui ont tout mis en œuvre pour avoir ce premier appareil. J’invite tous les Burkinabè, par patriotisme à continuer de voyager avec Air Burkina. Honnêtement, pour ce que j’ai vu, je suis à 100% satisfait », a lancé M. Madiega bien suivi sur les réseaux sociaux au Burkina.
Air Burkina compte étoffer sa flotte les mois à venir
Franck Sow, directeur marketing et communication de Air Burkina, a affirmé que ce vol augure de la reprise des activités de la compagnie nationale dont les différentes destinations restent le même à savoir son réseau traditionnel. « Pour le moment, c’est un seul avion, mais il est certain que les mois à venir, on verra la flotte étoffée par d’autres avions qui vont nous permettre d’envisager l’Afrique centrale et pourquoi pas, reprendre le trajet sur l’Europe parce que Air Burkina exploitait une ligne sur Paris », a dit M. Sow.
« Mais l’Europe est grande et au-delà de Paris, on a des compatriotes en nombre en Italie et un peu partout, et donc, on ira là où il y aura des passagers », a-t-il poursuivi avant de se réjouir de l’engouement et la ferveur patriotique que l’achat de l’Embraer 190 de Air Burkina a suscité. « A l’arrivée de l’avion, vous avez vu l’engouement populaire derrière qui dénote qu’aujourd’hui Air Burkina est un instrument pour tout le peuple burkinabè, Air Burkina est dans le cœur de tous les Burkinabè parce qu’elle est l’outil de souveraineté par excellence », a-t-il soutenu.
Pour lui, avec l’élan « d’indépendance et de souveraineté retrouvé aujourd’hui », Air Burkina à travers ce vol, vient comme une sorte de consécration de la dynamique enclenchée par les nouvelles autorités du pays.
Par Bernard BOUGOUM