Mariée et mère de deux enfants, Aline Kaboré est titulaire d’un master en communication marketing et intelligence des Affaires. Alors que ses proches l’attendaient derrière un grand bureau dans l’administration, elle dribble tout son monde et décide autrement. Elle se découvre le don de promouvoir, sous sa marque «DanFaniment», le pagne traditionnel tissé, le Faso Danfani, en lui apportant une texture légère et des motifs raffinés et adaptés à tous types de confection.
Lorsqu’elle n’est pas en voyage d’affaire, le quotidien de la fée du Faso Danfani, c’est la gestion de sa boutique sise à la Zone d’activités diverses (ZAD) mais également passer des commandes de pagnes avec les tisseuses. La passion est le carburant qui fait tourner à plein régime, le moteur de ses activités. Elle prend toujours le temps de rencontrer personnellement ses tisseuses, de discuter avec elles et essayer ainsi de de comprendre leurs besoins et difficultés. Et c’est presque sans répit qu’elle se consacre à son boulot. Ce qui ne constitue point un handicap dans la gestion de la vie familiale et de la vie professionnelle qu’elle a choisie. Tout est une question d’option. Et lorsqu’on a fait les bons choix, selon elle, «ça coule comme de l’eau». Organisation et détermination sont ses maîtres-mots. Ce qui lui permet de trouver des moments précieux pour s’adonner à son plus grand loisir: les voyages. Elle est passionnée de lecture et adore partager du temps avec ses enfants. Aline Kaboré est également une adepte des documentaires, lorsqu’elle est devant la télévision.
Sa force réside dans le soutien que lui apporte sa famille. Du reste, elle reconnaît que les siens sont très impliqués dans sa carrière d’entrepreneure et s’épanouissent autant qu’elle-même. «Ce qui fait que tout devient plus simple à gérer», affirme-t-elle, toute heureuse.
Aujourd’hui, elle manage une cinquantaine de tisseuses, qui, grâce à cette activité sont toutes indépendantes et très épanouies sur le plan social et surtout économique, révèle Aline Kaboré. C’est d’autant plus une fierté pour elle de pouvoir contribuer à l’autonomisation des femmes qui demeure toujours un grand défi social à relever.
Elle est préoccupée par la situation sécuritaire du Burkina Faso qui est très inquiétante et qui fait tourner au ralenti toutes les activités économiques du pays. De plus, cette insécurité qui s’est installée depuis quelques années, fait de sérieux dégâts sociaux, avoue Aline Kaboré qui, malgré sa bonne volonté, a dû surseoir à un projet de recrutement de tisseuses dans certaines zones dites à haut risque. Mais elle reste positive: «Nous aimons notre pays et nous ferons tout pour lui redonner ses couleurs d’antan». Foi de l’amazone du Faso Danfani!
Mère de deux enfants, elle peut clamer haut et fort qu’avoir des enfants, c’est une bénédiction, une richesse. Mais il ne faut pas perdre de vue que de nos jours, la gestion de la famille devient de plus en plus difficile. «Moins les enfants sont nombreux, mieux on en s’en occupe», souligne Dame Aline Kaboré. Une de ses grandes ambitions est de recruter des tisseuses dans plusieurs villes du pays, et si possible couvrir tout le territoire. «Ainsi, je pourrai faire rayonner davantage notre beau pagne sur le marché sous régional et international à travers l’ouverture de boutiques hors de nos frontières», conclue-t-elle.
Par Samira NIKIEMA