Dans l’élan de solidarité manifestée à l’endroit du Burkina Faso victime d’attaques terroristes, le président de la Guinée, Alpha Condé, a effectué une visite de 24 h ce jour 17 août 2017 à Ouagadougou. Pour lui, il faut accélérer la mise en place du G 5 Sahel afin que les pays aient les moyens d’assurer leur propre sécurité.
Arrivé aux environs de 16 h TU, le président Condé de l’aéroport est allé sur les lieux du crime sur l’Avenue Kwamé N’Nkrumah. De là il a eu un entretien avec son homologue burkinabè Roch Marc Christian Kaboré à l’issue de quoi il a fait savoir qu’il est venu témoigner la solidarité de son pays et celle de l’Union africaine afin que le Burkina Faso sache qu’il n’est pas seul dans ces moments. Au-delà, Alpha Condé a confié qu’avec le président Kaboré ils ont échangé sur la manière dont il faut accélérer le processus afin que les pays membres du G5 Sahel dans leur ensemble puissent « avoir les moyens d’assurer leur sécurité ».
Il a ajouté qu’il « est évident qu’il appartient aux pays africains d’assurer eux-mêmes leur sécurité », même s’il reconnait que l’aide venue d’ailleurs peut être importante : « Mais nous avons besoin aussi d’être accompagnés par nos amis sur les plans équipements, financiers et aussi pour les renseignements ».
Relativement à l’impact économique des attaques, le président guinéen estime que les terroristes attaquent où il y a des « expatriés afin d’avoir un grand écho », et quand cela arrive « nos amis ont des réactions qui ne sont pas corrects. S’ils demandent à leurs citoyens de ne pas venir, ils en font davantage sur l’économie. Nous quand il y a eu des attaques en France, nous avons été solidaires. Nous n’avons jamais demandé à nos citoyens de ne pas aller chez eux. Le Burkina a tenu une conférence à Paris qui s’est bien passée et les touristes ont recommencé à venir. Donc nous allons, au niveau de l’Union africaine apporter notre soutien, mais aussi accélérer l’opérationnalisation du G5 Sahel », a martelé le président guinéen.
La solidarité exprimée par le président Condé l’a également été en numéraires par une somme de « 100 000 dollars destinés aux familles des victimes », a laissé entendre l’hôte de Kosyam.
A la question de ce qui peut être fait pour endiguer le mal, Alpha Condé trouve que le mal trouve sa racine dans la pauvreté et pour couper la tête de l’hydre, la réponse immédiate, c’est « l’organisation militaire et la lutte contre l’injustice et la pauvreté. Si le terrorisme se développe, c’est parce qu’il y a la pauvreté. Nous ne pouvons pas vaincre le terrorisme sauf si nous développons nos pays ».
Par ailleurs, le visiteur d’un soir dit constater que le Burkina Faso a fait des progrès, parce que les Forces de Défense et de Sécurité ont été promptes à réagir lors de l’attaque du 13 août (10 minutes après le début de l’attaque) comparativement à celle de janvier 2015. Il a aussi apprécié l’organisation militaire mise en place aux frontières notamment avec le Mali.
Boureima DEMBELE