Cent quatre-vingt-cinq ambulances dont l’une servie pour la remise officielle, le mardi 23 juin 2020, au ministère de la Santé, était estampillée aux photos du président du Faso, Roch Kaboré. Pour le mouvement de la société civile le Balai citoyen, cela est «indécent» pour l’image du Burkina et dénonce, dans une note, un «usage éhonté des biens publics à des fins de campagne».
Le Balai citoyen estime, dans la note sur sa page Facebook, que le fait d’estampiller les biens de l’Etat aux photos du président du Faso, comme ce qui a été donné de constater le mardi 23 juin 2020, avec la remise des ambulances, «rend compte du mélange de genre que font preuves les plus hautes autorités du pays sur la gestion de la chose publique».
«Ce tapage médiatique laisse croire que l’acquisition des 185 ambulances remises aux communes du Burkina Faso a été financée de la poche du Président du Faso. Non. Cette instrumentalisation de l’action publique, financée par le contribuable burkinabè, à des fins politiciennes est aux antipodes des principes élémentaires d’une République. Mieux, cette propagande n’honore pas l’institution présidentielle», lit-on dans le document.
Pour ce mouvement de la société civile qui a contribué en 2014, au départ du président Blaise Compaoré du pouvoir, «ces relents de personnalisation et de patrimonialisation de l’Etat, dignes d’une autre époque, doivent cesser» car «le Burkina Faso n’est pas une monarchie».
«Nous ne cesserons de le dire, les élus, du conseiller municipal au président de la République, sont des serviteurs du peuple et en aucun cas, l’employé ne peut se prévaloir, à l’image d’un timonier, d’utiliser les ressources de son employeur pour ses besoins personnels», poursuit la note du Balai citoyen. «La frénésie ambiante autour des ressources publiques par les entrepreneurs politiques du parti au pouvoir pour alimenter leur campagne électorale doit cesser», conclu-t-il.
Par Daouda ZONGO