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An 24 de l’assassinat de Norbert Zongo: la société civile réclame toujours justice

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Recueillement sur la tombe de Norbert Zongo

Des Organisations de la société civile (OSC), ont, comme à leur habitude depuis 24 ans maintenant, honoré, le mardi, la mémoire du journaliste d’investigation de renom burkinabè, Norbert Zongo, assassiné le 13 décembre 1998. Les OSC ont réitéré aux autorités de la transition, leur ferme volonté, de voir le dossier sous volet judiciaire notamment vidé.

Sous l’appel des Organisations de la société civile (OSC) à savoir l’Association des Journalistes du Burkina (AJB), le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) et la Coalition de lutte contre la Vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés (CCVC, plusieurs dizaines de personnes dont le ministre en charge de la Communication, Jean Emmanuel Ouédraogo, ont honoré la mémoire de Norbert Zongo, ancien directeur de publication de l’hebdomadaire l’Indépendant, mort assassiné sur la route de Sapouy le 13 décembre avec trois autres de ses compagnons, Blaise Ilboudo, Ernest Zongo et Abdoulaye Nikièma.

Cette cérémonie a été l’occasion pour les OSC luttant pour que la lumière soit faite après ces évènements dramatiques, et des autorités dont le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme et son collègue en charge de la Fonction publique, le ministre d’Etat, Bassolma Bazié, de déposer des gerbes de fleurs sur les tombes de Norbert Zongo et de ses compagnons d’infortune, au cimetière municipal de Gounghin, à Ouagadougou.

Le 24e anniversaire de l’assassinat barbare de Norbert Zongo tombe sur un Burkina qui a vécu plusieurs troubles sociopolitiques et cela n’a pas échappé aux OSC. « Les Burkinabè ont fait l’expérience de deux coups d’État. Un lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba et un capitaine Ibrahim Traoré ont tour à tour déserté le front pour venir » au pouvoir, a relevé le président de l’AIB, Guézouma Sanogo.

Les Organisations de masse ont promis de maintenir la mobilisation en vue de poursuivre la lutte pour que la vérité éclate un jour dans cette affaire afin d’apaiser le climat dans un Burkina Faso en proie depuis sept ans à une situation sécuritaire sans précédent.

Depuis la réouverture du dossier de l’assassinat de l’illustre journaliste et ses trois compagnons, après la prononciation d’un non-lieu en 2006, il y a eu l’inculpation de trois éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) et l’obtention d’un avis favorable des autorités françaises d’extrader François Compaoré, frère cadet de l’ex-président Blaise Compaoré. Cette décision d’extradition a été attaquée par M. Compaoré et ses avocats à la Cour européenne des droits de l’Homme.

Le président du CODMPP, Chrysogone Zougmoré, face à la presse le 29 novembre 2022, avait affirmé que «suite à l’avis favorable rendu par les autorités françaises, François Compaoré s’agrippe désespérément à tout ce qui pourrait lui permettre d’échapper à la Justice burkinabè», laissant entendre que quel que soit le temps que cela prendra, M. Compaoré sera extradé et jugé au Burkina.

Pour ce 24e anniversaire, en plus du dépôt de gerbes de fleurs, il est prévu un recueillement et l’hommage à Norbert Zongo et ses compagnons, aux martyrs de l’Insurrection populaire et de la résistance au putsch de 2015 et autres victimes et un panel sous le thème: «La lutte du peuple burkinabè contre l’impunité et pour l’élargissement des libertés démocratiques, dans le contexte actuel de guerre civile réactionnaire».

Par Bernard BOUGOUM