Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a procédé, ce jeudi 15 octobre 2020, à un dépôt de gerbe de fleurs, à l’occasion de la commémoration du 33e anniversaire de l’assassinat du père de la révolution burkinabè, le capitaine Noël Isidore Thomas Sankara.
La nation burkinabè a commémoré ce jour, une date symbolique, à travers un dépôt de gerbe de fleurs, la sonnerie aux morts et l’hymne national, le 33e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara, un « digne fils qui a conduit le Burkina et a marqué (son) histoire », selon le chef de l’Etat, Roch Kaboré qui a rappelé que l’ex-président, se battait pour « une indépendance véritable » du pays sans quoi le développement socio-économique serait une utopie.
« Aujourd’hui Thomas Sankara est dans le cœur et dans l’esprit des populations », a-t-il fait remarquer, soulignant qu' »en peu de temps, ce qu’il a apporté comme bienfaits au niveau de (du) pays est à saluer ».
Le père de la révolution d’août 1983, « aujourd’hui, n’est pas seulement une propriété du Burkina Faso mais du monde entier », a concédé M. Kaboré.
« Il y a 33 ans jour pour jour, un jeudi comme aujourd’hui, un peu après 16H heures, comme en ces moments, sur ces mêmes lieux, des comploteurs, commanditaires et exécutants, ont mis en œuvre leur ignoble projet de plonger dans le deuil, des familles, notre peuple, les peuples de par le monde, sur tous les continents », a déclaré dès l’entame de son discours, Luc Damiba, secrétaire général du Comité international du mémorial Thomas Sankara (CIMTS), saluant l’implication des autorités politiques ces deux dernières années, toute chose qui témoigne de « l’importance » qu’elles accordent aux hommages rendus à leur idole.
Luc Damiba et ses camarades disent deviner, dans le traitement judiciaire du dossier Thomas Sankara et de ses compagnons (12) martyrs, « l’important travail diplomatique » que le gouvernement fait pour que la France joue une partition importante à travers la transmission d’archives de nature à contribuer à la manifestation de la vérité, afin que soient su, qui a fait quoi, pourquoi, avec qui, et comment et que justice soit rendue ».
Le CIMTS a d’ailleurs salué l’action de la justice dans le traitement du dossier qui est « bouclé ». Mais il demande à la justice de se « hâter » pour soulager les parents des victimes et de tous les admirateurs de Sankara et ses compagnons d’infortune. Luc Damiba a aussi salué l’inauguration ce jeudi de l’université Thomas Sankara, visant à rendre hommage à l’ex-président.
Le comité a également exprimer des doléances à l’endroit des gouvernants dont « l’adoption d’une loi sur les héros nationaux, la prise de texte nécessaires pour la commémoration officielle du sacrifice de Thomas Sankara et de ses compagnons martyrs, avec prise d’armes et tout le cérémonial nécessaire, chaque 15 octobre ».
Il s’est excusé auprès de l’assistance car, l’ancien président ghanéen, John Jerry Rawling, personne ressource du CIMTS, « n’a pas pu faire le déplacement parce qu’il est en deuil ».
« Ce jour jadis macabre, signalé au monde par la violence de ceux qui ont enlevé la vie à leurs frères d’armes et devenu aujourd’hui, un jour de gloire et de triomphe parce que le sang versé par les martyrs du 15 octobre 1987, a fertilisé la terre du Burkina Faso, où pousse notre démocratie apaisée, acceptée de tous, donc populaire », a affirmé, Armand Beouindé, maire de Ouagadougou.
L’ex-Conseil de l’entente, lieu où est tombé le héros légendaire de la révolution burkinabè est désormais un « phare culturel pour toute la jeunesse africaine, à l’instar d’autres sites comme la route des esclaves a Ouida au Bénin, l’île de Gorée et de la statue de la Renaissance africaine au Sénégal, ainsi que le mémorial Modibo Kéïta au Mali », a signifié Armand Béouindé.
Par Bernard BOUGOUM