Des militants d’organisations de la société civile, notamment le Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et du peuple (MBDHP), la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGT-B) et le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) ont marché ce mercredi 31 octobre 2018, à Ouagadougou, pour exiger justice pour les victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014.
Munis de banderoles réclamant « justice pour les martyrs » et « des logements décents à la portée des couches populaires», les militants de ces organisations ont marché de la Bourse du travail en passant par le rond-point des cinéastes, le rond-point des Nations unies, l’Avenue Kwamé N’Krumah et la Cathédrale avant de rejoindre leur point de départ.
« Face à la persistance de l’impunité, de l’insécurité et à la remise en cause des acquis de l’insurrection populaire, poursuivons la lutte pour un véritable changement politique en faveur du peuple », lit-on sur les banderoles.
« En ce jour historique, nous avons une pensée respectueuse et glorieuse pour nos martyrs tombés et pour les nombreux blessés, victimes des balles assassines de la horde de l’ex-RSP (Régiment de sécurité présidentielle) », a affirmé le président du MBDHP, Chrysogone Zougmoré qui déplore le fait que «de petits imposteurs ouvriers de la 25 heures (…) veulent (leur) donner des leçons de démocratie et de patriotisme ».
Pour lui, ces « « petits imposteurs ouvriers de la 25 heures » oublient de dire que l’insurrection populaire 2014 est l’aboutissement de décennies de lutte du peuple burkinabè conduite et menée par des organisations de la société civile qu’(ils) représentent aujourd’hui », notant que « pendant qu’(ils) luttaient ils étaient aux côtés de Blaise Compaoré collés-serrés, zélés ».
La présente marche visait à dénoncer les « crimes économiques et de sang », exiger « justice pour tous les martyrs et les blessés de l’Insurrection populaire d’octobre 2014 et de la Résistance au putsch de septembre 2015, exiger des autorités la prise de mesures urgentes et efficaces pour préserver la vie des soldats au front et assurer l’effectivité du droit à la sécurité sur l’ensemble du territoire national ».
Egalement, les marcheurs ont réclamé « justice dans les opérations de lotissements scandaleux passées » et disent « non aux privatisations sauvages auxquelles s’attèle le pouvoir, à la destruction des emplois ».
Par Daouda ZONGO