Par le biais de ce communiqué en date du 26 juin 2017, les organisations patronales de la presse privée constatent avec regret que contrairement aux propos du premier ministre burkinabè, Paul Kaba Thiéba, la dette de l’Etat à la presse est loin d’être apurée.
«Le lundi 19 juin 2017, le premier ministre Paul Kaba Thiéba a animé une conférence de presse au cours de laquelle, la question du règlement des factures impayées de la presse privée a été évoquée. En réponses aux questions des journalistes, le premier Ministre a affirmé que la dette de la presse a été apurée.
Les organisations patronales de la presse privée ont fait le point auprès de leurs membres notamment les responsables d’entreprises de presse. Il en ressort que si des procédures et des engagements sont en cours, la grande majorité des entreprises n’ont pas encore reçu de paiement jusqu’à la date du 20 juin 2017. Les quelques paiements qui sont engagés ne concernent qu’une infime partie des dettes. Ce qui signifie, que contrairement aux propos du Premier ministre, la dette est loin d’être apurée.
Par ailleurs, le Premier ministre a déclaré que « la plupart de ces dettes n’étaient pas documentées ». Cela n’est pas conforme à la réalité. Car s’il y a des dettes non documentées, ce n’est certainement pas la plupart puisque pour l’essentiel, des factures ont été transmises aux ministères concernés et à bonne date. Mieux, dans plusieurs cas, les directions de l’Administration et des finances (DAF) ont reçu, et chaque fois à leur demande, les mêmes factures parfois deux ou trois fois, voire plus. Ce ne sont donc pas les dettes qui ne sont pas documentées. C’est surtout l’administration qui a des soucis d’archivage et de gestion des factures.
Dans tous les cas, si des difficultés particulières bloquent le processus, il appartient aux ministères et institutions d’aviser les entreprises concernées afin que des solutions idoines puissent être trouvées.
Les organisations patronales constatent, avec regret, que le gouvernement et surtout le Premier ministre n’ont pas la situation exacte des dossiers d’apurement de la dette de la presse privée et que l’administration ne fait pas diligence, conformément aux instructions du Chef du gouvernement le 14 mai, pour l’accélération de la liquidation des créances soit au plus tard le 29 mai. Aussi, les organisations patronales de la presse privée, exhortent le Premier ministre et les différents démembrements ministériels, à joindre l’acte à la parole pour un apurement dans les meilleurs délais, de ces dettes en souffrance des mois et années durant. Il y va de la survie de plusieurs entreprises de presse dont, l’importance n’est plus à démontrer, en termes d’informations des citoyens sur l’actualité, les questions de démocratie et de bonne gouvernance au profit de tous.»
Pour la SEP, Boureima OUEDRAOGO, Président
Pour l’UNALFA, Charlemagne ABISSI
Pour l’UBESTV, Issoufou SARE, Président
Pour l’AEPML, Cyriaque PARE, Président