Les services de l’état-civil de la mairie de Ouagadougou, saccagés samedi lors des manifestations pour exiger la démission du président, entre autres, continuent le lundi 29 novembre 2021, ont rassuré les responsables de la collectivité de la capitale burkinabè qui étaient face aux journalistes pour faire le point du vandalisme de la direction.
« Nous avons pris les dispositions pour la continuité du service public. On a délocalisé d’une manière temporaire l’état civil et donc les dispositions ont été prises dans ce sens. Celui qui veut un acte d’état-civil qui dépend de l’état-civil de la commune de Ouagadougou peut toujours se le faire délivrer », a rassuré le maire Armand Roland Pierre Béouindé, regrettant que le bâtiment qui venait « d’être rénové à des dizaines de millions » ait été littéralement mis à sac par les manifestants.
Au Burkina Faso, pour manifester, il faut simplement déclarer à l’autorité communale
L’évaluation des dégâts est en cours, ont indiqué les conférenciers qui ont poursuivi que selon la loi n°22 du 21 octobre 1997, les manifestations publiques sont libres au Burkina mais doivent se tenir conformément aux dispositions de cette même loi qui dit que « une réunion ou une manifestation est illicite lorsque les organisateurs n’ont pas pris la précaution d’en faire la déclaration à l’autorité administrative compétente dans les conditions prévues par d’autres dispositions de cette loi ».
«On ne demande même pas de faire une demande d’autorisation mais au moins qu’on informe les autorités municipales afin que la collectivité prenne toutes les dispositions pour encadrer cette manifestation et aussi pour que s’il y a des dégâts que les organisateurs de la manifestation soient tenus pour responsables, et cela, 72H avant », a expliqué M. Béouindé, maintenant que «72H avant cette marche, en tout cas au niveau de la commune de Ouagadougou, nous n’avons reçu aucune déclaration de manifester ».
En réaction aux manifestants qui ont affirmé lors de la manifestation que le maire a refusé de recevoir leur demande d’autorisation à manifester », le principal conférencier du jour a rétorqué que « leur demande n’était pas recevable parce qu’incomplète, notant les pièces d’identité des requérants qui manquaient. Et c’était le jeudi à 14H, donc les 72H là même sont passées », a-t-il soutenu.
Le maire de la capitale burkinabè a salué et félicité les agents des Forces de l’ordre que ce soit la Police nationale, la Gendarmerie et la Police municipale et tous les citoyens qui ont veillé à la quiétude de la ville de Ouagadougou parce qu’« ils ont fait exactement ce qu’il fallait faire. Ils ont su avoir la maîtrise nécessaire pour contenir cette marche ».
Plusieurs manifestants auteurs des casses ont été identifiés
A en croire les informations détenues par les responsables de la mairie de Ouagadougou, « des gens ont nourri et entretenu » la manifestation du 27 novembre ayant tourné au vinaigre entre les manifestants et les forces de l’ordre qui ont utilisé des gaz lacrymogènes pour les disperser manu militari.
«Nous avons pu avoir des images des personnes qui alimentaient les manifestants avec des produits excitants. Plusieurs manifestants surtout ceux qui ont saccagé l’état-civil ont été clairement filmés, leurs visages sont visibles. Ils seront poursuivis comme la loi le prévoit devant les institutions qui en ont la charge », a déclaré Armand Béouindé.
Pour lui, « les saccages sont imputables à tous ceux qui clairement et qu’on reconnaît, surtout les chefs des partis politiques, ont déclaré qu’ils soutenaient cette marche. De même que les responsables des organisations qui ont donné des conférences de presse pour appeler à manifester ». « C’est eux qui vont payer les casses. Tout ce qui a été fait était savamment planifié et organisé », a-t-il martelé.
Par Bernard BOUGOUM