L’opposition politique a animé sa conférence de presse hebdomadaire ce mardi 2 juin 2020 à son siège à Ouagadougou. Les partis de l’opposition ont encouragé la justice burkinabè qui a arrêté et transféré le mardi 26 mai dernier, l’ex-ministre de la Défense, Jean-Claude Bouda, à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou. Toutefois les partis affiliés au chef de file de l’opposition disent rester « prudents » sur le sujet.
« Nous avons appris à travers vos antennes et colonnes, l’arrestation de l’ancien ministre de la Défense, M. Jean-Claude Bouda, inculpé, entre autres, pour blanchiment de capitaux et enrichissement illicite sur la base de la loi sur le délit d’apparence », a affirmé le président de la Convergence de l’Espoir, Jean-Hubert Bazié.
L’opposition reste « toutefois prudente, sachant qu’à tout moment, le régime en place peut mettre la pression sur la justice et empêcher que se tienne un procès pédagogique ». C’est pourquoi, l’organisation encourage la justice à « persévérer dans le nettoyage de toutes les écuries, qu’elles soient minières, foncières, des infrastructures ou des marchés publics ».
En ce qui concerne la reprise des cours des élèves en classes d’examen, « de toute évidence, le régime (du président Roch) Kaboré navigue à vue et gouverne sans logique », selon Jean-Hubert Bazié qui a estimé que « d’autres questions importantes dont le cas des élèves des zones attaquées et ceux en situation de déplacés internes se posent avec acuité ».
Les conférenciers ont demandé au gouvernement de « situer l’opinion publique sur ce qu’il prévoit pour ces groupes vulnérables ».
A la suite des attaques meurtrières qui ont fait une « cinquantaine de morts, une vingtaine de blessés et de disparus », au Nord, au Centre-nord et à l’Est du Burkina du 29 au 30 mai, l’opposition politique a déploré « l’aggravation de la crise sécuritaire dans notre pays. Elle condamne la barbarie terroriste qui coûte des milliers de vies d’innocents ». Les conférenciers ont également déploré « l’incompréhension, visiblement grandissante entre les Forces de défense et de sécurité (FDS) et les populations ».
Pour Boubakar Diallo, président du Mouvement Agir ensemble pour le Burkina Faso, le « Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, parti au pouvoir) est un frein à la fin du terrorisme car il a échoué ». M. Diallo a estimé que le pouvoir en place « manque d’anticipation pour juguler les problèmes » qui assaillent le pays depuis l’arrivée du MPP aux affaires de l’Etat, fin décembre 2015.
Le président Mouvement Agir ensemble pour le Burkina Faso est revenu sur la question des 12 terroristes présumés retrouvés morts dans leur cellule à Tanwalbougou, à l’Est du pays. « La position de l’opposition est de demander des enquêtes beaucoup plus profondes par des organes indépendants. Seul un recours à des structures indépendantes pour statuer sur cette question pourra nous éclairer la lanterne des populations » sur cette affaire.
Par Bernard BOUGOUM