La Nouvelle alliance du Faso (NAFA) condamne «la manière» utilisée par la gendarmerie pour procéder à «l’arrestation», dans la nuit du mercredi 29 août, de Safiatou Lopez, un leader de la société civile au Burkina Faso, a déclaré ce jeudi 30 août 2018, son porte-parole Aziz Dabo, à Wakat Séra.
L’interpellation de Safiatou Lopez, présidente d’honneur du Cadre de concertation des organisations de la société civile (CCNOSC), a fait réagir une partie de l’opinion nationale, notamment des acteurs politiques et leaders d’opinion.
La NAFA «regrette déjà dans cette affaire, le dispositif qui aurait été mis en place pour l’arrêter puisque les petits commerces aux alentours de la maison de Safiatou Lopez ont été fermés et le périmètre a été bouclé», a indiqué M. Dabo qui a ajouté que Dame Lopez «a été arrêtée comme si elle était un terroriste».
S’il est vrai que tous doivent être égaux devant les textes et les lois, le porte-parole de la NAFA dit «s’inquiéter du mode opératoire». Il s’est demandé «ce qu’on pouvait bien reprocher (à Safiatou Lopez) au point de l’arrêter de façon spectaculaire».
Il a souhaité que dans cette affaire, «les Forces de défense et de sécurité (FDS) ne soient pas utilisées pour des règlements de compte entre politiques parce qu’au vu de certaines positions qu’elle a depuis un certain moment face au régime en place, on s’interroge vraiment de ce qui se passe».
«Mais ne connaissant pas le fond du dossier, n’ayant pas certains éléments par rapport à ça, tout ce que nous pouvons souhaiter dans cette affaire, tout en condamnant la manière de son arrestation, c’est que ses droits les plus élémentaires soient respectés et nous espérons que la justice sera indépendante face à l’affaire Safiatou Lopez», a signifié Aziz Dabo qui appelle les Burkinabè «à rester très vigilants». Pour lui, cette situation est «une tentative de musellement de l’opinion», parce que Safiatou Lopez, porte-parole de la coalition «Bori Bana» (la course est terminée en langue nationale), «dénonce quand même un certain nombre de choses».
Quant à la présence du Chef de file de l’opposition sur les lieux de l’événement, M. Dabo dit ne pas connaitre la nature des relations qui existent entre Zéphirin Diabré et Safiatou Lopez. Mais a affirmé que si le leader de l’opposition «a été alerté par rapport à cette situation, déjà humainement et aussi dans un esprit de solidarité dans la lutte aujourd’hui, il peut s’y rendre ne serait-ce que pour constater de visu ce qui est en train de se passer là-bas».
«Je ne pense pas qu’il veuille s’ingérer dans l’affaire comme certains le disent», a-t-il poursuivi, insistant qu’«humainement et vu la position qu’il (Zéphirin Diabré) occupe, légalement, rien ne l’empêche de se déplacer au domicile d’une camarade qui est aujourd’hui dans une situation assez délicate pour la soutenir». La NAFA «n’y voit vraiment aucun problème», a conclu son porte-parole.
Par Bernard BOUGOUM
