A travers ce communiqué parvenu à la rédaction de WakatSéra, la Coalition nationale des Acteurs de l’Economie pour un commerce équitable dit ne rien comprendre aux arrestations de chef d’entreprises qui ont cours au Burkina Faso depuis quelques temps.
Elle a été créée pendant la Transition pour lutter pour un avenir meilleur des commerçants et entrepreneurs, des opérateurs économiques et du secteur informel et surtout pour leur prise en compte, pour qu’ils soient mieux écoutés par les pouvoirs publics. Car nous avons enfin trouvé que seule une union véritable des commerçants fera leur force avec la création de la Coalition. Ainsi, avec d’autres structures et des organisations de la société civile nous avons obtenu la dissolution de l’Assemblée consulaire de la Chambre de commerce, la mise en place d’une délégation spéciale. Nous avons mené une campagne pour modifier les textes, pour l’enrôlement et enfin nous avons abouti aux élections consulaires avec la mise en place d’un bureau consulaire sous la présidence de Mamadi Sawadogo dit Kaddafi. A l’époque, nous avons souhaité qu’il y ait un consensus pour un bureau consensuel mais cette proposition n’a pas été prise en compte.
Depuis l’installation de ce bureau consulaire, rien de concret n’a pu être matérialisé. Au contraire, ce sont les anciennes pratiques notamment le copinage dans la gestion, les nominations de complaisance auxquelles nous assistons exactement comme sous le régime déchu.
Pourtant, nous membres de la Coalition :
-restons fidèles à notre philosophie, à notre feuille de route qui est de promouvoir une économie patriotique au service de tous les acteurs de notre économie. Nous prônons un commerce au profit de tous les commerçants sans discrimination aucune. Nous restons fidèles à notre idéal de promouvoir un commerce équitable en tenant compte du genre, des jeunes.
-Contribuons activement dans l’instauration des conditions nécessaires au renforcement du crédit commercial, au respect des exigences de la transparence dans la gestion commerciales, à l’encouragement de la libre concurrence.
-L’instauration d’une justice fiscale et dans la lutte contre les pratiques qui nuisent à la stabilité du commerce.
Nous avons malheureusement constaté qu’il y a eu trop de promesse non tenues qui frisent de la démagogie. En tant que petits commerçants et pour la majorité des opérateurs économiques, nous remarquons que le nouveau bureau a démissionné de l’exécution de ces missions au profit des acteurs du commerce. Nous dénonçons la gestion partiale de la Chambre de commerce au profit des amis et des affinités politiques. Dans le secteur du commerce, le politique ne devrait pas s’y inviter. Les acteurs du commerce devraient pouvoir exercer librement leur commerce sans recevoir d’injonction des autorités politiques. Nous sommes au regret de constater que le nouveau bureau consulaire est très politique et serait aux ordres des amis politiques.
Il y a plusieurs remarques qui sont faites parmi lesquelles, nous pouvons citer :
- la non-publication de l’audit de la gestion de 17 années
- La nomination aux postes administratifs qui est laissée au libre choix de certaines personnes comme si la chambre de commerce est devenue la propriété d’un cercle d’hommes d’affaires
- La hausse des prix des loyers, les réglementations du commerce, la réglementation du commerce, l’absence d’assistance des commerçants. La Chambre du commerce s’est désolidarisée des commerçants dans le secteur pétrolier.
Tout porte à croire que les vrais prédateurs de l’économie ont fait leur entrée dans la chambre du commerce.
Au regard de ces faits, la Coalition réitère son engagement à œuvrer pour l’intérêt de l’ensemble des commerçants du Burkina. Aussi, nous avons remarqué depuis un certain temps, des arrestations de jeunes, des chefs d’entreprises suivies de leur incarcération. Nous ne comprenons pas la situation. Nous savons que nul n’est au dessus de la loi mais la coalition voudrait attirer et alerter les pouvoirs publics et l’opinion nationale d’engager une bonne communication et faire en sorte que la lumière puisse jaillir pour que nous comprenons certains agissements. Certaines pratiques contribuent à encourager le fuite des capitaux des opérateurs économiques qui voudraient aller dans d’autres pays pour exercer.
Il n’est un secret pour personne que le pouvoir d’achat des Burkinabè a considérablement baissé. Nous restons convaincus que des efforts doivent être faits pour relever notre économie de sa léthargie. En tant qu’acteurs du commerce, nous rappelons que la nouvelle équipe consulaire composée de 148 élus doit garder à l’esprit qu’elle a un devoir moral vis-vis des acteurs du commerce. Elle doit travailler à s’acquitter de cette dette morale parce qu’elle a pris des engagements pour une relance réelle de l’économie nationale et non de mener des actions pour plomber les efforts de développement.
Il ne faut pas perdre de vue qu’à force de s’engager pour la cause nationale, plusieurs acteurs de la Coalition ont des difficultés mais cela n’enlèvera en rien notre engagement à continuer à nous battre pour un mieux être des commerçants.
Nous interpellons le ministre du commerce sur qui nous comptons tous pour trancher la situation économique. Au regard du silence, nous nous demandons si la Chambre de commerce est le supplétif du ministère ? Son démembrement ou son instructrice
Nous sommes convaincus que c’est le ministre du commerce qui devrait prendre des mesures vigoureuses pour ne pas laisser le champ libre aux prédateurs de notre économie de mettre à sac les efforts des uns et des autres. Il faut que le ministère du commerce intervienne pour recadrer les choses et mettre fin à une telle cacophonie dans le secteur économique.
En dépit des efforts de la Transition pour baisser les prix des produits pétroliers et ensuite du gouvernement actuel, nous avons remarqué que le pétrole et l’essence relatée inonde toujours nos marchés et stations qui causent des problèmes. Toute chose qui est la cause de la destruction de nos moteurs de cyclomoteurs et des véhicules et de la perte fiscale, la faillite des sociétés pétrolières.
Nous invitons le ministre du commerce à nous accompagner pour une campagne contre les pétroles frelatées puisque cette qualité de pétrole a un effet néfastes sur l’environnement et sur l’économie.
Nous demandons à l’ensemble du secteur privé notamment au président de la Chambre du commerce et son bureau de s’inscrire dans une dynamique du changement, condition sine qua nome pour aller vers un Burkina prospère et économiquement fort. Nous sommes attachés à un esprit patriotique. Nous déplorons le fait qu’un candidat se soit autoproclamé comme directeur général de la Chambre. Celui-ci cumule deux postes à savoir celui de directeur général de Bagré pôle et celui de la Maison de l’entreprise en violation du secret de la délibération. Nous dénonçons une manigance imminente dans cette affaire du choix de directeur général de la Chambre de commerce. Si la chambre du commerce n’est pas un patrimoine personnel, nous devons aller vers un choix accepté de tous. S’il s’agit d’un choix en guise de reconnaissance envers lui pour ces efforts de financement de la campagne du président actuel de la Chambre du commerce, nous disons tout simplement « non » parce que ce choix ne correspond à aucun esprit de changement.
Pour la Coalition nationale des Acteurs de l’Economie pour un commerce équitable
Le porte-parole
Saïdou Kouanda dit le Prince