Des avions resteront cloués au sol, du 25 au 27 août 2022 dans des pays membres de l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) et des passagers seront obligés de retarder leur voyage. En effet, l’Union des syndicats des contrôleurs aériens de l’ASECNA (USYCAA) observera un arrêt de travail au cours de cette période pour exiger la satisfaction de ses revendications dont l’essentiel est relatif au renforcement des capacités opérationnelles, à l’épanouissement professionnel des contrôleurs et leur plan de carrière.
Le Syndicat national des contrôleurs aériens et assimilés du Burkina (SYNCAB), membre de l’Union des syndicats des contrôleurs aériens de l’ASECNA (USYCAA) a rappelé, le lundi 22 août 2022 face à la presse à Ouagadougou, que ses membres iront en grève du jeudi 25 au samedi 27 août 2022. C’est un arrêt de travail qui vise à exiger «la satisfaction totale de toutes (leurs) revendications» qui sont structurées en 19 points, dont l’essentiel est relatif au renforcement des capacités opérationnelles, à l’épanouissement professionnel des contrôleurs et leur plan de carrière.
Il s’agit, entre autres, de la «revalorisation de la prime de licence par la prise en compte des responsabilités induites par le guidage radar; le reversement de tous les contrôleurs aériens sans exception dans la même catégorie G1 dans le système de rémunération à venir; la réforme du plan de carrière des contrôleurs aériens à l’ASECNA; la révision de l’annexe relative au dialogue social, afin de préserver les droits légitimes des organisations syndicales; le rétablissement sans délai de la prime de licence des collègues en formation à l’EAMAC (Ecole africaine de la météorologie et de l’aviation civile); la reprise des vols en cockpit; la reprise des échanges contrôleurs, la revalorisation des heures de nuit».
«Depuis que l’actuel directeur général, Mohamed Moussa, est à la tête de l’ASECNA, la quasi-totalité des acquis des contrôleurs aériens ont été remis en cause», a dit Yacouba Sib, secrétaire chargé à la formation syndicale de SYNCAB qui a lu la déclaration de presse. Selon le SYNCAB le métier de contrôleur aérien «qui est l’épine dorsale de l’ASECNA n’est pas considéré à sa juste valeur et leur plan de carrière a été figé».
M. Sib a informé qu’ils ont à «maintes reprises adressé des correspondances à la direction générale pour qu’elle se penche sur les préoccupations des contrôleurs aériens» mais elles sont «restées lettres mortes».
Selon le secrétaire général du SYNCAB Fulbert Bembamba, au cours de la grève, les contrôleurs aériens fourniront comme service minimum, «les services de contrôle, d’information et d’alerte», notant que «les vols concernés par le service minimum sont les vols VIP, militaires, humanitaires, de recherches et sauvetage, et les aéronefs en détresse».
«Le SYNCAB appelle une fois de plus à l’ouverture d’un dialogue franc, sincère et direct avec l’Administration centrale de l’ASECNA pour un traitement diligent de toutes les revendications des vaillants contrôleurs aériens qui assurent nuit et jour la sécurité des vols», a laissé entendre Yacouba Sib, le secrétaire chargé à la formation syndicale de SYNCAB.
L’USYCAA informe qu’après cette grève, si rien n’est fait, ses membres enchaineront avec un arrêt de travail à durée indéterminée, «jusqu’à la satisfaction totale» des revendications.
Par Daouda ZONGO