Accueil A la une Assises nationales au Burkina: appel à « sursoir aux suites à donner aux...

Assises nationales au Burkina: appel à « sursoir aux suites à donner aux résolutions »

0

Ceci est une déclaration du Cercle de réflexion du Socle citoyen pour la libération (SOCL) qui appelle « sursoir aux suites à donner aux résolutions arrêtées lors des dernières assises afin d’éviter une forfaiture à l’image de la tentative de modification de l’article 37 de la constitution burkinabè en 2014 ».

Chers compatriotes,

Que retenir des « assisses du 25 mai 2024 » ?

Malgré les réserves exprimées par beaucoup d’acteurs de la vie politique et civile de notre pays, les assisses ont été organisées par le MPSR II dans des conditions énigmatiques et loin du consensus. Ces assises ont été tenues au forceps, dans une ambiance d’interdictions des activités des partis politiques, d’arrestations et de menaces ouvertes contre des acteurs. L’instance a brillé par une déconcertante impréparation au vu des invitations tardives, de l’absence de chronogramme de travail, du défaut de communication préalable d’un document de base du travail, et du climat d’insécurité et de menaces contre les participants. En cinq (5) heures de conclave environ, en lieu et place des deux jours de travaux programmés, il a été proclamé la prolongation de la durée de la Transition pour cinq années et acté la consécration d’un super-pouvoir exécutif concentré dans les mains du Président de Transition.

Nous retenons aussi l’absence très remarquée d’acteurs majeurs de la vie publique, notamment les partis politiques, les collèges confessionnels, traditionnels et religieux, lesquelles forces représentent une part importante des forces vives. Cet énorme constat a fini de vider les assisses de sa substance consensuelle, cardinale, et d’éliminé l’esprit même de « forces vives de la nation « . De plus, les plus importants acteurs de la société civile représentative, active, crédible et reconnue, telle que les organisations des droits humains, les organisations compétentes en matière de bonne gouvernance, les syndicats, les organisations estudiantines, scolaires et de jeunesses… n’y ont nullement pris part.

L’absence remarquable de l’ensemble de ces acteurs importants qui constituent les forces vives ne peut aucunement passer inaperçue ; bien au contraire, elle montre un rejet majoritaire du procédé des assises dont le contenu n’a réservé aucune place aux sujets de fond tels que la sécurité et le bilan de la gestion de la transition.

De ce fait, le doute qui plane sur la validité des assises et naturellement sur les résultats qui en sont issus, est une leçon magistrale. C’est aussi une interpellation on ne peut plus claire, à toute personne investie d’un pouvoir public, ainsi qu’à tout acteur sincère ou crédible, à se désolidariser de la forfaiture quand il est encore temps.

Chers compatriotes, filles et fils du pays,

Au regard de l’échec de la méthode du forceps employée pour la tenue des assisses,

Considérants les faits majeurs non consensuels et inadmissibles constatés lors de la tenue des assises, contrairement à tout esprit de « forces vives »,

Vu le climat de terreur, d’interdictions des activités des partis politiques et de la société civile ;

-le SOCL estime qu’il est judicieux, pour l’intérêt de notre pays, de sursoir aux suites à donner aux résolutions arrêtées lors des dernières assises afin d’éviter une forfaiture à l’image de la tentative de modification de l’article 37 de la constitution burkinabè en 2014.
-Il conseille fortement qu’il n’est pas tard de revenir sur la voie de la Conférence Nationale Souveraine, vu que le débat fondamental sur les problématiques de fond qui déterminent la crise nationale au Burkina Faso a été occulté.
-Seuls la lucidité, l’objectivité et l’intérêt de la patrie doivent guidés notre action, tout en rejetant les calculs personnels et la rapacité politique impropres à la cause nationale !

Le SOCL reste convaincu que la conférence nationale souveraine est la solution la mieux indiquée afin d’éviter un drame prévisible qui guette notre nation.

Tous interpellés en ce tournant de notre histoire, les filles et fils du Burkina Faso ont le devoir ultime de ne pas manquer cette occasion de réécrire un nouveau contrat social dans l’unité et la fraternité.

Temps du peuple, temps de la libération !

Ouagadougou le, 04 juin 2024

Le cercle de réflexion du Socle citoyen pour la libération (SOCL)