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Attaque de Barsalogho: le chef de l’Etat dit avoir été « personnellement visé »

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Le chef de l’Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, réagissant sur l’attaque de Barsalogho, survenu fin août dernier, dit avoir été « personnellement visé » car entre cette localité du Centre-nord du Burkina Faso et lui, il y a « une histoire ». Le président du Faso a fait cette affirmation, ce samedi 5 octobre 2024, à l’émission « Antenne directe » de la radio Burkina dont le numéro du jour a été consacré au grand oral du capitaine Ibrahim Traoré, à l’occasion de l’an II de la transition qu’il dirige. Pendant 1H30 mn, l’émission a permis aux auditeurs de la radio nationale d’interagir avec le chef de l’Etat depuis le Palais présidentiel de Koulouba, sur des questions de défense nationale, de sécurité, de la lutte contre le terrorisme et de l’actualité sur la gouvernance de façon globale.

A l’occasion du deuxième anniversaire de l’arrivée du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR 2), son leader, le capitaine Ibrahim Traoré, a échangé, ce samedi 5 octobre 2024, avec ses compatriotes via les ondes de la radio Burkina sur l’émission « Antenne directe ». Depuis le Palais présidentiel de Koulouba, le capitaine Traoré, s’est évertué en heure et demie à répondre aux questions de ces compatriotes sur les questions touchantes à la vie de la nation. D’entrée de jeu, le président Ibrahim Traoré a indiqué que cette sortie médiatique est une occasion qui lui permet de communier directement avec le peuple, mais aussi, c’est un moment pour lui de pouvoir comprendre les aspirations actuelles du peuple à travers les antennes de Radio Burkina et de pouvoir réajuster son programme.

Tout naturellement, l’actualité le commandant, des questions sont revenues sur l’attaque fin août dernier de Barsalogho qui a endeuillé toute la nation vu son envergure selon plusieurs sources concordantes. « Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais Barsalogho, je pense que j’étais personnellement visé parce que Barsalogho et moi, il y a une histoire », a répondu le capitaine Ibrahim Traoré.

« Barsalogho et la situation du pays, il y a une histoire. En juillet 2022, sur place à Barsalogho, j’ai défié beaucoup d’ordres pour m’interposer pour que Barsalogho ne tombe pas. Donc, j’ai sacrifié beaucoup de choses quand-même à Barsalogho. Ils ont ciblé Barsalogho parce qu’ils savaient que ça allait me toucher. Je ne vais pas entrer dans certains détails, mais bon, peut-être qu’un jour, nous aurons l’occasion d’en parler », a ajouté le président du Faso sur la question.

Selon le chef suprême des armées burkinabè, une enquête a été diligente pour situer l’opinion qui se pose beaucoup de question suite à cette attaque terroriste revendiquée. « Nous sommes presque au bout de cette enquête. Je pense que les autorités militaires sont allées plusieurs fois à Barsalogho pour enquêter et continuer d’enquêter à travers Kaya », a-t-il poursuivi, assurant que « les responsabilités seront situées d’ici quelques jours ». « J’attends le résultat du rapport et les sanctions vont tomber. Toutes les attaques, c’est ce que nous faisons. Si la faille vient du dispositif, il faut sévir », a soutenu le président du Faso.

Les Burkinabè lors de cette émission se sont aussi beaucoup préoccupés des informations sur les déstabilisations contre les institutions de la République dont le ministre de la Sécurité, le commissaire divisionnaire de police, Mahamadou Sana en a fait des révélations ces dernières semaines. Pour le capitaine du navire Burkina, cela ne doit pas étonner ses compatriotes, car c’est la résultante de la nouvelle dynamique qu’il a impulsée et qui vise une indépendance, une autonomie et une souveraineté réelles du pays des « Hommes intègres ».

« Si vous voulez redresser un pays comme (le Burkina) forcément, vous êtes obligés de sévir. Et, en sévissant pour redresser, vous vous créez des ennemis internes et externes. Il faut donc s’attendre à ces situations de déstabilisation, d’assassinats et de tout parce que nous avons touché aux intérêts de beaucoup de personnes », a réagi le tombeur de l’ex-président, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. « Ces personnes très souvent sont riches, ils ont de l’argent et utilisent cela pour manipuler souvent des personnes plus pauvres qu’elles », a fait savoir le préaident Ibrahim Traoré. « Ça, c’est à l’interne. Et certaines personnes n’hésitent pas à coaliser donc avec les forces impérialistes qui nous endeuillent et appauvrissent », a poursuivi le capitaine Traoré.

L’autre pan, a-t-il continué son argumentaire, « ce sont ces forces extérieures. Il y a beaucoup de pays aujourd’hui qu’on a sur le dos », a-t-il dit, rassurant le peuple que lui et ses camarades sont « préparés à ces situations et les vivent comme normal ». Les agissements des ennemis internes et externes « ne nous ébranlent pas, ça ne nous fait pas peur. Ça nous donne encore le courage d’avancer parce qu’à travers ces évènements, nous savons que la ligne directrice dont nous avons optée, est la meilleure ligne pour notre pays », a affirmé le capitaine Traoré.

Face aux déstabilisateurs et leurs complices, le président burkinabè dit avoir jugé nécessaire de prendre deux ans pour les sensibiliser. Répondant sur le sort qui leur est réservé, l’invité de marque de la Radio Burkina de ce jour a dit ne pas vouloir entrer dans les détails. « Chacun va assumer », a-t-il lancé, notant que le temps de la mise en garde est terminée.

A ce niveau, des auditeurs ont voulu savoir si les autorités burkinabè vont travailler à l’extradition de l’ex-chef d’Etat, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qui vit en exil au Togo. Le capitaine Ibrahim Traoré a dit qu’il y a déjà, à ce sujet, des échanges entre les deux pays et que les discussions vont poursuivre les heures et jours à suivre. Face à l’insistance de la question de l’auditeur qui veut savoir si le lieutenant-colonel Damiba cité dans la dernière affaire de déstabilisation déjouée, va être remis entre les mains de la justice burkinabè, le président Traoré a déclaré: « Je ne rassure pas, mais j’espère ».

Sur les préoccupations liées à la gouvernance, le président Ibrahim Traoré a affirmé qu’« il y a de très gros dossiers de corruption » que le KORAG, une instance de la transition chargée de définir, de suivre et de contrôler la mise en œuvre de la vision stratégique du pays dans tous les domaines et par tous les moyens, s’en occupe et devra bientôt donner des dossiers à la justice pour qu’on poursuive les éventuels corrompus et corrupteurs.

Le chef de l’Etat burkinabè a rassuré les auditeurs que des politiques communes des Etats de l’Alliance du Sahel regroupant le Burkina Faso, le Mali et le Niger sur plusieurs domaines dont la lutte contre le terrorisme caractérisé par une recrudescence des attaques terrorismes ces derniers mois dans l’espace de l’AES et les problématiques de la libre circulation des personnes et des biens, sont en réflexion et il y a des progrès sur ces questions.

Par Bernard BOUGOUM