Accueil Editorial Attaque de Foulsaré : barka(1) Barkhane !

Attaque de Foulsaré : barka(1) Barkhane !

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Des soldats français en pleine action dans le Sahel (Ph. d'illustration: rpdefense.over_blog.com)

Sale temps pour les djihadistes qui ont fait de la forêt de Foulsaré, à la frontière entre le Mali et le Burkina, une tanière d’où ils sortent, le jour pour se mêler à la population civile, et la nuit pour semer la peur et la désolation dans les deux pays voisins. Comme des rats de brousse, ils ont été enfumés par les éléments de la Force française Barkhane. D’abord par les airs et ensuite au sol, les militaires français qui annoncent avoir « neutralisé », samedi 29 avril, une vingtaine de ces terroristes qui empestent cette forêt d’où leurs opérations meurtrières endeuillent des deux côtés de la frontière. Et même s’ils n’ont pas totalement été anéantis, les ex-maîtres de Foulsaré ont dû recevoir un coup duquel ils se relèveront difficilement. Et tant mieux pour les paisibles populations maliennes et burkinabè qui, n’en pouvaient plus de payer un lourd tribut aux actes barbares de ces islamistes en réalité sans foi ni loi.

L’opération « Bayard » est d’autant plus à saluer qu’elle a vengé en partie l’armée burkinabè dont douze soldats avaient été massacrés par ces terroristes de Ansarul Islam du prédicateur burkinabè, Malam Ibrahim Dicko qui avaient fait de la forêt de Foulsaré, un volcan d’explosifs, d’armements divers et autres engins de la mort qui ont été détruits par les « Hollande boys », chasseurs de djihadistes devant l’Eternel, dans le Sahel africain. Cette puissance de feu que Barkhane a fait tomber sur la forêt de Foulsaré sonne également comme des représailles pour faire payer aux djihadistes de cette zone, la mort récente du jeune soldat français, le caporal-chef Julien Barbé, lors d’une autre opération précédente dite « Panga ». Menée fin mars et début avril, cette offensive dont le nom signifie « force » en moré, une langue nationale burkinabè, avait déjà déstabilisé les djihadistes qui n’ont pas eu le temps de reconstituer leurs positions sérieusement ébranlées.

Seul bémol de cette attaque de Foulsaré, « Bayard » qui, contrairement à « Panga », porte un nom typiquement français et n’a mobilisé que des militaires français, est donc une exclusivité française. Est-ce à dire que les Africains, à défaut de se défendre seuls, n’ont pas encore la pleine capacité d’être associés à toutes les attaques de djihadistes engagées sur leur sol ? L’exemple de Kidal au Mali, qui a fait polémique en son temps, parce que seule l’armée française, et pas celle malienne, est entrée dans cette ville qui, jusqu’à présent est encore aux mains des groupes islamistes, est encore vivace dans les esprits. Il serait peut-être temps de moins infantiliser les armées africaines en leur donnant les armes, au propre comme au figuré, d’assurer souverainement la défense de « leurs territoires » et d’aller à l’assaut de « leurs » terroristes. Ou alors, l’armée française pourrait tout de même composer avec elles jusqu’au bout, non seulement pour les mettre davantage en confiance mais faire d’elles la fierté des drapeaux qu’elles défendent. Indépendance oblige ! En attendant, encore barka Barkhane !

Par Wakat Séra

  • Barka : merci en moré, la langue nationale parlée par les Mossés au Burkina