Ceci est une déclaration du Mouvement burkinabè de droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) sur l’attaque sur l’axe Oursi-Déou (Sahel) qui a fait 51 militaires tués. Selon le MBDHP « Ces dures épreuves ne devraient en aucun cas émousser l’esprit de résilience ».
C’est avec une profonde affliction que le MBDHP a accueilli la nouvelle de l’embuscade tendue contre une unité de nos forces de défense et de sécurité (FDS) sur l’axe Oursi-Déou, dans la province de l’Oudalan, région du Sahel, le 17 février 2023, par des éléments de groupes armés terroristes (GAT).
Selon un bilan établi par l’Etat-major Général des Armées (EMGA), dans un communiqué en date du 20 février 2023, cette attaque a occasionné malheureusement la mort de cinquante et un (51) éléments des FDS et plusieurs blessés.
En ces moments extrêmement douloureux pour la Nation entière, le MBDHP salue respectueusement la mémoire des vaillants soldats tombés, présente ses condoléances les plus attristées aux familles des disparus ainsi qu’à la grande famille de l’Armée nationale et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Malgré l’engagement des FDS sur le terrain, nous assistons toujours hélas, à des attaques terroristes à travers des embuscades et l’utilisation d’engins explosifs improvisés contre des patrouilles et des positions de FDS et de Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP), ainsi qu’à des assassinats de personnes civiles dans de nombreuses localités de notre pays.
Ces dures épreuves ne devraient en aucun cas émousser l’esprit de résilience, à fortiori entamer l’engagement du peuple burkinabè à vaincre l’hydre terroriste qui, voilà déjà huit (8) années, endeuille nos villes et campagnes.
C’est pourquoi, une fois de plus, le MBDHP :
- condamne sans équivoque l’attaque du 17 février 2023 ainsi que l’ensemble des attaques terroristes, barbares et d’une sauvagerie inouïe, qui nient le droit à la vie, compromettent la paix et la sécurité et visent, in fine, la destruction même de l’Etat de droit.
- invite instamment le gouvernement à :
- assumer en toute responsabilité sa mission régalienne de sécurisation de l’ensemble du territoire national et de protection des personnes et de leurs biens ;
- asseoir une stratégie de lutte antiterroriste qui favorise une large adhésion et une implication effective et efficiente des populations sur l’ensemble du territoire national ;
- veiller, dans ce contexte de lutte contre le terrorisme, à conformer les pratiques des Forces de sécurité aux principes des droits humains et aux règles de l’Etat de droit, afin de favoriser la nécessaire collaboration des populations, pour la victoire et la reconquête totale du territoire national ;
- œuvrer à l’amélioration des conditions d’existence des personnes déplacées internes (PDI) ainsi que des populations vivant dans les zones à fort défi sécuritaire en leur apportant davantage aide et assistance et en assurant un accès humanitaire effectif à leur profit ;
- œuvrer, à moyen et long termes, à la conception et à la mise en œuvre d’une véritable politique de développement harmonieux et équitable de l’ensemble des régions du Burkina, à l’effet de dissiper chez les populations tout sentiment d’abandon ou de délaissement.
- appelle ses militants et les populations en général à :
- s’organiser, en vue de contribuer à la lutte contre l’insécurité dans ses diverses formes, en particulier ces attaques terroristes qui endeuillent et traumatisent notre pays ;
- dénoncer, rejeter et extirper de leurs comportements, toutes attitudes pouvant contribuer à aggraver la situation sécuritaire actuelle;
- œuvrer davantage à cultiver la cohésion entre les différentes composantes (ethniques, religieuses, etc.) de notre peuple, afin d’éviter le piège de la division, dans lequel tentent de nous faire tomber les forces du mal et leurs parrains.
Non à l’insécurité, source de violations des droits humains !
Oui à la mise en œuvre d’une véritable politique de lutte contre le terrorisme !
Ouagadougou, le 21 février 2023
Le Comité exécutif national